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dimanche 28 avril 2013

Charles-Etienne / Gaston Smit

Un roman plutôt rare (introuvable sur le net) qui joue sur l’ambiguïté sexuelle sans aller bien loin (la couverture en dit presque plus long que le texte, c'est dire), mal écrit par ailleurs, anecdotique. On connait plus Charles-Etienne pour son Notre-Dame de Lesbos, que je n'ai pas encore lu mais qui est soit disant d'un plus grand intérêt. A suivre...

A noter, la magnifique illustration de couverture signée Gaston Smit, déjà évoqué sur le Carrefour, qui fit preuve de son talent pour de nombreux ouvrages sadomasochistes et de flagellation. Ce texte fut réédité aux Editions Curio vers 1925. 

Pascal Pia sur Charles-Etienne : "Auteur de romans érotiques à scandale, pseudonyme d'un aimable personnage d'un dilettantisme très wildien et disciple attardé de Jean Lorrain, tenait rue Pernelle, entre les deux guerres, une petite librairie spécialisée dans la littérature grivoise et les ouvrages de flagellation". (source)

Editions Librairie des Lettres, 1922.



jeudi 27 octobre 2011

Arnould Galopin



Quelle bonne idée ont eu les défricheurs de L'Arbre Vengeur (une maison dont on ne dira jamais assez de bien) d'aller repêcher Arnould Galopin (déjà, s'appeler comme ça c'est juste incroyable). Prolifique auteur de romans populaires en fascicules et d'oeuvres diverses et variées, le pauvre Arnould (1863-1934), malgré son nom, n'a pas creusé son sillon dans la mémoire collective... et pourtant. Ce simple texte, Le Bacille (1928), mérite vraiment une redécouverte enthousiaste.

Il y est question de Martial Procas, un jeune et beau scientifique spécialiste de la bactériologie. Adulé par de nombreuses admiratrices qui viennent le reluquer pendant ses cours à la Sorbonne, la vie de Martial semble idyllique. Il tombe même amoureux de Meg, un belle américaine. Jusqu'au jour où (car il y a toujours un "jusqu'au jour où") il découvre que Meg le trompe et là... accrochez vous... il est foudroyé par une crise de cyanose, une asphyxie qui le transforme en monstre. Sa peau devient bleue et ses yeux jaunes! Imaginez le drame. Commence alors une vie de solitaire, de reclus. Son physique lui interdit tout rapport social. Les gens le fuient, l'insultent, le soupçonnent des pires méfaits. Seul un chien errant, Mami, vient lui apporter un peu de réconfort.
Un beau jour (pas si beau que ça), un enfant disparaît dans le quartier... Rapidement, on soupçonne cet homme seul et repoussant, que l'on surnomme 'L'horreur', "ce monstre bleu, ridicule et sinistre, plus hideux qu'un masque japonais" (sa propre image dans le miroir). Les habitants, poussés par l'euphorie de groupe, s'acharnent à démontrer sa culpabilité. Le pauvre freak n'a plus qu'une seule solution face à l'opprobre et la médisance, une vengeance d'intellectuel, un coup, le terrorisme biologique!
Vous me ferez le plaisir de lire ce livre unique et mystérieux, hallucinante fable sur la violence sociale, le désir de notoriété, la différence et la solitude, matinée d'ambiances rappelant Franju ou Le Fantôme de l'Opéra. Une pépite, j'vous dis!!!

Editions l'Arbre vengeur. 2011. Illustrations de Hugues Micol.

jeudi 25 septembre 2008

Les éditions Panama (1940's / 1950's)

Encore de quoi faire écarquiller les yeux. Il faut dire qu'avec les éditions Prima, les éditions Panama relèvent pour moi du miracle éditorial populaire. Car chez Panama, il y a une identité, quelque chose qui fait qu'une de leurs couvertures se reconnaît si facilement, dès le premier regard, au dessin, au lettrage, aux couleurs. Hélas, elles ne sont pas signées. Comme toujours, je compte sur les bonnes volontés pour m'en dire plus...

Voici donc, pour le plaisir:
- Chairs noires de Jacques de Linettes (1949)
- L'homme qui violait, un texte anonyme (1950)
- Nini à Lesbos de Jacques de Linettes, coll. Libertine (non daté)
- Suprêmes félicités de Lucien La Vallée (1949)

Pour ceux qui veulent approfondir les recherches, deux adresses pour les éditions Panama:
10, rue de Panama, Paris XVIIIe
47, rue Doudeauville, Paris XVIIIe

Mais je pense qu'on en reparlera...

samedi 19 juillet 2008

Ben Bertie


Ben Bertie. Vous pouvez tous vous l'accrocher. Ed. Le Trotteur, 1953 (couv. de Mik)

Attention, avec Ben Bertie, on est pas dans le polarmoyant pour mauviettes, on est là pour tout péter ! Aucune finesse dans l’intrigue, dans la psychologie des personnages (la quoi ?), juste une bonne dose de violence bête et méchante saupoudrée d’argot et d’apostrophes qui vont bien (j’vais t’buter, j’suis ton homme, tu m’prends pour qui, t’vas voir…)
Un p’tit résumé pour la route : X (on va l’appeler comme ça) est un truand employé par Rick pour buter un type et une nana, et glisser une enveloppe dans la veste du mec ratatiné. Le jour venu, X se gourre de couple puis dégomme le bon, 4 morts au compteur. Par contre dans la panique, il met la lettre dans la veste du mauvais gusse… Plus tard il comprend que Rick l’a quasi-donné aux flics et se venge en le dégommant (original) ! « Et pis, merde, j’m’en fous, tout ça c’est des conneries, le premier qui m’casse les pieds, j’le bute ». C’est dit.
Sortant de là, il rencontre une jolie pépée attendrissante, barmaid au « Georgia Bar » sur les Champs Elysées… La fille, comme souvent, est plus futée qu’il ne le pense. Elle comprend qu’il est le coupable des meurtres dont parle toute la presse, mais elle ne porte pas plainte, contre X... ahah, bon…
Il est temps d’inclure une scène de fesses, cher Ben Bertie ! Ca tombe bien, voilà une jolie vendeuse de vêtements peu farouche : « Ma main droite explore son ventre, ses jambes. Je relève sa jupe, je sens un triangle doux et gonflé. Elle se tourne contre moi, elle écarte un peu les jambes. Elle me veut, elle me cherche avec sa main. Et toute seule, elle me prend petit à petit d’abord, puis de plus en plus vite. Elle se rejette en arrière tendue à l’extrème. Elle geint dans la jouissance comme une chatte en rut…[…] Je sors de là vidé comme je l’ai jamais été ». Voilà, ça c’est fait. Après ces amuse-gueules, le roman prend enfin un peu de consistance.
Suit donc un passage plutôt bienvenu (p.77). Dans un terrain vague, la nuit, notre bonhomme tombe sur Franca, une apparition fantomatique assez étrange à la Jean Rollin, une fille complètement folle tenant à la main un couteau plein de sang. Il l’accompagne chez elle et découvre sa sœur jumelle ensanglantée, étendue par terre, le regard vide. Il réussit à s’enfuir de ce terrifiant taudis avec un coup de couteau dans le bras. Il se réveille à l’hôpital, d’où il s’enfuit pour rencontrer, dans un bar, un cave gay qui lui demande de lui faire découvrir Paris contre une rétribution financière (pas en nature, notre homme n’est pas de la jaquette au cas où vous en douteriez encore)… Puis, petite visite dans un cinéma érotique où les gens se frottent les coudes et d’autres parties de l’anatomie dans l’obscurité. Notre type s’enfuit discrètement, évite de peu les flics qui l’ont maintenant repéré, zone dans les terrains vagues et tombe sur un couple qui fornique.
Et là Ben Bertie soulève sa casquette et essuie la sueur qui perle sur son front de bon tacheron de romans popus, car ce polar commence vraiment à l’exciter, ses fantasmes s’expriment désormais librement. Ou alors son boss Patrick Rossart (le directeur de la collection) est venu le voir et lui a demandé de rajouter 4 doses de misogynie, de sexe violent et de crasse nauséabonde :
« j’m’avance, le revolver à la main, j’fous un coup de crosse derrière l’oreille du mec, il s’affale comme un pantin désarticulé. J’le balance, et, avant que la môme ait le temps d’y voir clair, j’suis sur elle. J’la sens ouverte, elle me prend comme elle prenait l’autre… Sale garce de femelle… Mais devant moi, deux petits yeux brillants me fixent. Le rat est là. Il reste immobile, sans un souffle » (p. 97). Bon sang, ça commence à ressembler à un roman noir, sans talent mais avec tous les ingrédients…
Puis X se case avec Lily, une femme qu’il rencontre dans un train. Pendant un an, la vie suit son cours, il oublie presque qu’il est un tueur, jusqu’à ce qu’un journal décide de reprendre l’enquête en employant un… radiesthésiste…
X rencontre alors la belle Suzanne, avec qui il s’associe. Je vous passe les cavales, le meurtre du radiesthésiste, les bastons, sauf une avec deux flics dont le duo de choc ne fait qu’une bouchée… « Il reste là, pâle et flasque, comme un étron de constipé ». La plus belle comparaison de tout le bouquin. Je crois qu’on peut rester là-dessus pour ce petit résumé….

jeudi 17 juillet 2008

André Héléna. La Belle Arnaque


André Héléna. La Belle Arnaque. Ed. S.N.E.V., non daté (1959 ?)

La Belle Arnaque n’est pas un grand roman d’Héléna, mais il tient la route dans le sens où il s’apparente plus à un pamphlet qu’à un roman populaire léger de l’époque (comme la couverture pourrait le suggérer). Ce livre, à ma connaissance, n’a jamais été réédité et a pour réputation d’être l’un des plus difficiles à dégotter.
Héléna y raconte l’histoire d’une pauvre jeune fille, Simone, qui fut violée par un inconnu puis par son beau-père. Alors qu’elle s’apprétait à se suicider, elle est sauvée par Romuald, écrivain mais surtout nègre et lecteur pour l’éditeur Drouille (un nom un peu trop bien choisi pour ne pas être caricatural, un peu dommage…), qui flaire le bon coup et raconte l’histoire de la malheureuse à son patron. Un livre est sur les rails, qui bien entendu fait un succès tonitruant avant même sa parution, tant les cocktails et les articles dans la presse font l’œuvre avant l’œuvre. On sent qu’Héléna règle ses comptes avec le milieu de l’édition, et certains spécialistes de ce milieu pourraient sûrement mettre un nom sur chaque personnage de ce livre. Au passage, on croise des noms réels comme Minou Drouet, cette poétesse de 10 ans qui fit un succès avec son chef d’œuvre… Arbre mon ami (on prétendit à l’époque que sa belle-mère l’aurait aidé à tenir la plume, Roland Barthes analysa même le phénomène dans Mythologies, etc.), Gallimard ou autre Léo Malet.
Une fois le livre de Simone paru, un second suit qui raconte ses amours homosexuelles avec une poétesse de l’époque, écrit par cette dernière en personne… Le succès ne vient pas, Simone s’est habituée aux fastes du Fouquet’s et à la reconnaissance. Le retour à la réalité n’en est que plus douloureux, elle rejoint les bords de Seine pour une deuxième tentative désespérée…
Héléna, qui vient de la poésie et du roman noir de grande qualité, ne fait ici qu’une bouchée des éditeurs peu scrupuleux qui vendent leur âme pour un bon coup, raconte une partouze alcoolisée et la bassesse de ce milieu si éloigné de ses aspirations originelles. On se demande si la Société Nouvelle des Editions Valmont, qui publie ce texte, a pris soin de le lire d’ailleurs… Bref, un texte intéressant et atypique dans la carrière de cet auteur prolixe et qui, mieux que personne, avait son mot à dire sur les éditeurs véreux de l’époque qui ont fait de lui un auteur populaire de seconde zone, ce qu’il était loin d’être !

jeudi 3 juillet 2008

Jack Ray. Sergil chez les filles (Une corona Claudine?)

Jack Ray. Sergil chez les filles. Ed. Corona, 1954.

Connaissez-vous Jack Ray, enfin Jacques Rey (un peu moins sexy)? Le scénariste du film Sergil chez les filles (avec Paul Meurisse et Claudine Dupuis), adapté du livre éponyme que voici? J’avoue qu’avant de lire le livre, je m’en tamponnais complet de Jack Ray, et que c’est encore le cas après. Encore un polar à moitié (j'suis sympa) raté, dont l’adaptation cinématographique n’a même pas, semble-t-il, séduit René Château pour une sortie en VHS ou DVD. Aux oubliettes… Et bien non! vous saurez tout sur ce bouquin, que vous le vouliez ou non !
Comme souvent, c’est la couverture super chiadée et mauvais genre à souhait qui m’a accroché l’œil. Non signée hélas, connaisseurs, manifestez-vous…
Le bouquin donc… C’est plutôt correctement écrit, enfin pas de fulgurances stylistiques et une nette tendance à la répétition d’expressions du genre « pris comme un rat dans une ratière » (au moins 3 occurences…)
L’action se déroule à Marseille après-guerre, après la fermeture des maisons closes. Tout commence dans un bordel clandestin justement, tenu par Mme Irène et Fernand. Une petite dizaine de filles s’occupent des clients, quelques gros commerçants et hommes politiques locaux… Rien que de bien banal jusqu’à ce que Marinette, la vieille servante, se fasse assassiner à coups de barre de fer dans le crâne. C’est une affaire pour Sergil ça !
Voilà donc le beau Sergil, amoureux de l’action et de la chasse à l’homme, tombeur de ces dames, en personne. Ca va chier dans les chaudières ! Il n’aura de cesse de débrouiller les fausses pistes, de visiter de jolies pépées pour essayer d’en savoir un peu plus. De vilains bougres viendront s’interposer et salir sa jolie veste… « L’inspecteur fit une moue en considérant les gouttes de sang qui tâchaient son veston. D’une pichenette, il fit sauter un débris de cervelle sur son revers, puis il vint vers la table, récupéra son portefeuille, son étui à cigarettes, et avant toute chose, il alluma une gauloise ». La classe suprême quoi…
Je vous passe les détails de l’intrigue, qui en comporte une sacrée foultitude, les personnages aux noms savoureux comme Gougeon (un flic, vous l’aurez deviné), Bouche-en-cœur (une prostituée, vous l’aurez deviné) ou Martin-Les-Trois-Doigts (un malfrat ? non, vous croyez ?). Il y a aussi la bande à Mario, la bande à Gaston, un collectionneur de capsules qui en a de très rares ou encore le mystérieux Bob-Le-Fada qui devient, quelques 100 pages plus loin, Jo-Le-Fada… heureusement que certains lecteurs prennent des notes !
En soi, l’intrigue, on s’en fout. Ce qu’il faut sauver de ce livre est son caractère oulipien. Visiblement imbibé(e) de pastis, l’énergumène qui a tapé le texte a oublié la moitié des lettres ou les a tapées dans un ordre assez aléatoire, produisant ainsi une avalanche de coquilles toutes plus belles les unes que les autres : « trois minutes plus atrd », « sans s’inquiéter de la cirrulation » (inquiète toi de ta cirrhose plutôt !), « au nmuéro 12 », etc. Le climax de cette folie linguistique se situe aux alentours des pages 160-162, en pleine course poursuite, comme si la dactylo ivre et prise dans l’action, ne contrôlait plus sa frappe, laissant derrière elle autant de coquilles que de verres vides. « Il suait, lui aussi, l’assassin, car la per l’envahissait. » (admirez, outre la coquille au pastis, l’admirable construction de cette phrase)… Page suivante : « Il n’avait plus qu’une solution, mettre ne balle dans le pare-brise de l’atre voiture, et l’arrêter par tous les moyens ». Allez tape Claudine, on s’en fout que t’aies les doigts en forme de cuillère, faut me finir ce livre pour ce soir ! Je suis même allé jusqu’à me demander si toutes ces lettres oubliées ne finiraient pas par composer le nom du tueur, mais là je crois que je mets trop d’espoir et de rêve dans cette saleté de littérature populaire, que j’adore.

mardi 24 juin 2008

Osman Walter (G.J. Arnaud) Love Cab. Ed. Euredif, coll. Aphrodite Classique, 1978

On connaît surtout G.J. Arnaud pour sa prolifique production de romans policiers et d’espionnage au Fleuve Noir et pour nombre d’autres éditeurs, ainsi que pour La Compagnie des Glaces, grande fresque de S.F que je n’ai pas lue. Son œuvre érotique et gore reste à découvrir. Penchons nous pour l’instant sur le premier volet. Bien que les érotiques d’Arnaud soient des œuvres de commande, l’auteur a répété dans des interviews qu’il assumait ces textes (bien plus que des romans gore d’ailleurs). On le comprend en lisant ce superbe Love Cab.

Je vais encore une fois parler de TOUT le livre... Pour ceux qui seraient tentés, ne lisez pas ce post en entier. Toutefois, un livre érotique (celui-ci en tout cas ne repose pas essentiellement sur le déroulement d'une intrigue, donc pas de suspense, peu de chance que je vous gâche la lecture cette fois)

L’histoire se déroule à la fin du XIXème siècle à Londres, époque de répression morale assez lamentable. On pense à Oscar Wilde d’ailleurs cité dans le livre à plusieurs reprises.
Lord Thomas Baker se retrouve seul chez lui car sa femme est partie pour plusieurs semaines dans sa famille française. Se rendant à son club (où Conan Doyle est présent), il croise Michael Abboth, « le plus exécrable raseur de la capitale et peut-être même de l’empire ». Ce dernier lui raconte que dans les profondeurs du fog londonien, la nuit, surgit parfois un mystérieux véhicule, le Love Cab. Deux femmes l’occupent, l’une conduit et l’autre prodigue les caresses les plus exquises. Pour 20 guinées, Abboth s’est fait caresser le sexe par une main « fine et délicate, gentiment enduite d’une pommade parfumée à l’œillet ».
Thomas Baker est intrigué autant qu’incrédule. Il devra lui-même se faire une opinion…
Plus tard, il se rend chez Peter Richter, l’un de ses amis, chez qui il lorgne sa sœur Emily et sa demoiselle de compagnie Rita. Peter, plus libéré que Thomas, lui révèle que ces deux-là entretiennent des rapports lesbiens qui défient toute morale. Thomas, offusqué, se souvient alors de ses émois de collégien avec des hommes. Son homosexualité refoulée refait surface quand Thomas Baker se dénude devant lui pour prendre son bain…
Le chapitre 3 nous apprend que Rita et Emily, la sœur de Peter, sont en réalité les deux beautés qui hantent les rues sombres de la capitale à la recherche de clients. Rita, bisexuelle libérée est en révolte contre « la société, la famille, les règles de cette morale victorienne si étroites ». C’est elle qui a initié Emily la lesbienne aux rapports hétérosexuels tarifés, anaux, bucaux et autres…
Abboth, déambulant sans fin dans les rues mal éclairées dans l’espoir de croiser à nouveau le chemin du Love Cab, parvient une nouvelles fois à se faire vider la (les) bourse(s) par les mystérieuses passagères du cab, mais cette fois il emmène avec lui un mouchoir qu’il leur subtilise. Sur celui-ci sont brodées les lettres R et S. Dès lors il n’a plus qu’un objectif, démasquer ces deux prostituées et toucher la récompense promise par de nombreux moralisateurs londoniens.

De son côté, Thomas, invité chez les Richter (H.G. Wells est également de la fête), découvre le nom de famille de Rita et commence à comprendre… Cela ne l’empêche nullement de se mettre au lit avec Rita. G.J. Arnaud s’en donne à cœur joie dans les descriptions pornographiques. Prudes lecteurs passez votre chemin ! « Son plaisir parut drainer autre chose que son sperme et il fut certain que son sang, sa moelle épinière giclaient au bout de son sexe dans le corps de cette fille »… Thomas se rassure en prenant là un plaisir honnête, hétérosexuel. Mais son attirance pour les hommes n’en a pas moins disparu…
Arnaud poursuit par un passage anticlérical savoureux en faisant entrer un clergyman dans le Love Cab. L’homme d’église pensait trouver là un banal taxi mais comprit vite son erreur…
Rita et Emily prennent peur. Etre démasquées les priveraient de leur plaisir secret et de revenus bienvenus. Emily, suivant les enseignements libertins de Rita, prend de plus en plus de plaisir à faire cela, même si à l’origine, elle se prostitue pour défendre la cause socialiste : « Il est juste que la société capitaliste, ces bourgeois fortunés et ces lords méprisants, soient dépouillés en partie de leurs biens. Et c’est lutter contre la religion que de les faire payer pour leurs vices les plus honteux » s’exclame-t-elle ! Arnaud se montre ici le plus abouti des libertins et le plus motivé des libertaires. Il pousse la logique de son propos très loin en proposant une scène homosexuelle très explicite entre Thomas et Peter (p. 130 pour les amateurs) puis en mêlant tous les vices et tous les plaisirs. La fin du livre est une apothéose de subversion puisque les 4 personnages principaux, Thomas, Peter, Emily et Rita (Peter et Emily étant frère et sœur) finissent par déjouer les investigations de Michael Abbott et se retrouvent face à face avec leurs désirs secrets. Inceste, homosexualité, sodomie, un festival de tabous judéo-chrétiens éclate dans les dernières pages. Les quatre lurrons décident même de créer un deuxième Love Cab pour proposer aux londoniens toute la gamme des plaisirs que la morale leur interdit.
J’avoue qu’avant d’avoir lu ce livre j’imaginais mal G.J. Arnaud en chantre et continuateur des libertins du XVIIIème, pourtant…
Je conseille donc vivement à tous les esprits ouverts de compléter leur bibliothèque secrète de ce petit bijou de subversion carabinée !

lundi 16 juin 2008

Ernst Ratno. Ne sont pas morts tous les sadiques, 1948.


Ernst Ratno. Ne sont pas morts tous les sadiques. Ed. Fournier Valdes, 1948.

Voilà un livre plus que singulier, une perle de la littérature trash, un bijou déglingué, un poème purulent, un des plus grands livres que j’aie jamais eu entre les mains. A tel point que j’ai hésité à en parler, pas pour garder ça pour moi mais par peur de flinguer les qualités du bouquin par ma maladresse. Ce livre tue, croyez moi !
Ernst Ratno ? On ne sait rien de ce type, sauf qu’il a publié quelques ouvrages dont, probablement, Le Festin des Charognes aux éditions du Scorpion, sous le pseudo ( ?) de Max Roussel, réédité par Jean Rollin aux Belles Lettres dans la collection Les Anges du Bizarre (et oui encore).
Max Roussel est ici présenté comme le traducteur du livre (vieux stratagème de l’auteur qui se cache derrière le traducteur). On sait aussi que Losfeld édita clandestinement ce bouquin dans les années 1950. Quelques allumés du bulbe vont jusqu’à suggérer que Max Ernst serait derrière tout ça… Bref Ratno intrigue, et il y a de quoi !

Dès la première page, on entre dans la pure hallucination d’un décor apocalyptique. S’il y a ici des âmes sensibles, passez votre chemin ! Donc, on est en Allemagne (suppose-t-on), la guerre (seconde devine-t-on) est finie, restent « les ruines », dans lesquelles Johan, un jeune type de 24 ans se débat pour survivre, tuant tout ce qui vit pour se nourrir. Tout sent la mort autour de lui, les cadavres jonchent le sol, la faim le ronge, la peur le paralyse. Il frappe un jour à la porte de « la vieille », celle qui échange son corps contre une chambre et un peu de nourriture, sous l’œil de son sale chat noir. Pendant l’accouplement, Johan est pris d’une folle panique, il ne supporte pas le rire ignoble de la vieille et l’étrangle après avoir enfoncé ses mains dans son sexe, faisant remonter les flots d’un sang poisseux ! La vieille succombe, les jambes écartées, le sexe déchiqueté par son chat qui y a enfoui son museau allègrement pour manger la confiture destinée à Johan…(vous avais prévenus)
Ce dernier sort et croise la route de William, « des cheveux noirs, des yeux d’azur, un sourire d’ange triste », une douzaine d’années de souffrances et d’abjection. Il lui sauve la vie en lui faisant fuir une patrouille et en l’abritant dans la maison de la vieille. Quelque chose de profond relie dorénavant ces deux âmes en peine. Johan se lie à William comme à un frère de misère mais William veut repartir dans « la forêt », au-delà des « ruines », un territoire inexploré que Johan ignore et redoute. Et il veut repartir seul. Johan pleurniche jusqu’à ce que William accepte de l’emmener avec lui à une condition : il fera « tout » ce qu’il lui demande, « tout ».
Et là, ce livre prend à mes yeux une dimension sordide presque inégalée depuis Lautréamont ou Sade !
Ce que le début laissait augurer d’étrange et de glauque explose dans une folie narrative stupéfiante et incontrôlable. Gore, débridé, désespéré, farfelu, foutraque, ce livre atteint les sommets du déjanté.
Johan et William partent donc vers la forêt, traversent les ruines dans une ambiance infernale dantesque, dans la folie, le froid et l’absurdité du paysage saccagé par la barbarie généralisée. « Jusqu’à quelle nuit interminable du monde devraient-ils être traqués comme des bêtes fauves, à peine un peu plus loin des quelques lumières clignotantes de la ville sombrée, où étaient tapis les repus pour d’autres carnages.
Jusqu’à quelle nuit interminable du monde, le solstice de sang devrait-il durer avant que ne se lève l’éclatante aurore de la Rédemption ? »
Arrivés au terme de leur voyage, les voici dans l’antre de William, une pièce délabrée où sont terrés 4 autres enfants : Marlène, la sœur de William, Edma, sa « femme », Georgie, petite fille chétive et Frantz, petit accordéoniste défiguré et aveugle. Rapidement, Johan comprend où il se trouve. La petite Georgie est un garçon que William déguise en femme, Frantz joue de la musique pour distraire les clients qui déchargent leur haine et leur testostérone sur ces pauvres enfants prostitués par l’abominable William. Or Johan a promis de tout faire en échange d’un toît et de nourriture. Tout faire… Vint donc un soir où « personne n’entendit son cri de douleur qui se confondit avec le vent, les rires, les chants et la jolie valse que déversait l’accordéon de Frantz. Personne, sauf peut-être William, qui eut un rictus de joie ».
Au fil des jours, il se lie d’amitié avec le petit Georgie et avec Frantz, qui lui racontent la violence de William et Edna, qui les maintiennent cloitrés ici, à la merci de types qui les violent chaque nuit contre du thé et un peu de viande. Impossible pour eux de retourner en ville car, là-bas, on kidnappe les enfants, on les tue ou on les met dans des convois sans retour, vers d’inconnues destinations. Johan lui-même sait que la ville est devenue trop dangereuse, c’est pourquoi il se terrait dans les ruines.
Il devient au fur et à mesure le compagnon d’infortune de ces pauvres enfants prostitués, subissant chaque soir l’assaut des clients ramenés par William de la ville où il s’aventure pour les ramasser.
Jusqu’au jour où Erik, un mystérieux chasseur qui passe souvent dans le bordel leur révèle à tous que William les exploite et leur ment. La ville est sûre, la guerre terminée, le travail ne manque pas, ils ne sont pas dans une forêt mais au milieu d’un minuscule bois… La ville est tout proche, derrière la colline.
Le lendemain, William tue froidement Georgie qui tentait de s’enfuir et annonce à Johan qu’il a besoin de lui pour recruter un nouveau petit garçon à déguiser en fille. Il leur faudra aller en ville pour cela.
Johan est bouleversé, ses repères ont valsé aux quatre coins cardinaux. Le monde déjà écroulé s’écroule à nouveau sur sa tête. L’abjection est totale, submergeant tout. Il prend son poignard et l’enfonce dans le cœur de William et d’Edma, ainsi que dans celui de la petite Marlène, la sœur de William qu’il prostituait également. Il lui promet qu’il vengera leur misère. Puis c’est au tour du pauvre Franz. Et là le délire total semble s’emparer de l’auteur qui décrit ce meurtre avec une violence purement hallucinante, à tel point que je préfère scanner la page plutôt que de résumer l’action…

Le carnage terminé, Johan met le feu à la maison et part vers la ville « vêtu de sa robe de femme et ses longs cheveux au vent ».
Quelques mois plus tard, on retrouve Johan employé dans une boîte pour homos, le Bilboquet (…) Son patron, Emil, lui montre la presse dans laquelle on ne parle que du « tueur de sadiques », un mystérieux assassin ayant déjà commis 107 forfaits contre des invertis en seulement quatre mois… Les crimes sont tous commis après 4h du matin, l’heure de la fermeture de la boîte. Emil ne soupçonne pas Johan mais craint pour son petit commerce.
Vers 1h du matin se pointe un client qui veut sortir avec Johan mais le règlement interdit de quitter l’établissement avant 4h. L’homme paie donc rondement Emil qui accepte de laisser Johan aller avec lui. Ce dernier quitte donc le Bilboquet et dans la rue mal éclairée, sort son poignard, prêt à faire une 108ème victime… Mais l’homme anticipe et le maîtrise. Il savait que Johan était le « tueur de sadiques », et il le lui prouve. Cependant il ne veut pas le dénoncer… et là accrochez-vous, on tombe dans le délire total… Il lui propose de rejoindre une organisation anarcho-terroriste pour mettre en œuvre efficacement ses actions meurtrières. Jusque là ses meurtres d’homosexuels étaient des crimes vains et inutiles. Il lui propose de liquider des personnages nettement plus importants qui mettent en danger la liberté des citoyens. Cet enchaînement est purement délirant à la lecture, donnant à ce livre un tournant un peu décevant car on perd un peu l’incroyable abjection du début de l’ouvrage mais il ouvre le livre sur des possibles insoupçonnés… faisant à mes yeux de Ratno une sorte de fou littéraire fascinant…
Johan a donc pour mission d’organiser un attentat avec deux complices. Il se rend à l’étranger pour accomplir cette mission. Durant celle-ci, l’un des complices, un jeune type avec qui Johan s’entendait bien, meurt en même temps que la cible. Johan perd à nouveau la tête. Il sombre dans l’alcool et prend une revenche hétérosexuelle en s’engouffrant dans de multiples relations tarifées avec des prostituEEs. Et puis, trop de temps s’écoule entre les missions, son sadisme l’omnubile. Il a, comme le personnage d’Héléna que j’évoquais plus bas, le « goût du sang ».
Il met à profit sa récente science des explosifs pour faire sauter le Bilboquet, retrouvant son rôle de « tueurs de sadiques » préféré. 35 morts dont son ancien patron Emil… Après un dernier attentat qui lui fait assassiner un ministre, Johan perd carrément la tête, rongé par toute cette horreur accumulée et sombre définitivement dans l’alcool et les femmes. Arrêté, il s’enfuit et se réfugie à Genève où il se consacre à l’écriture, imbibé des Ames mortes de Gogol et de l’Apocalypse de Saint-Jean (…). La toute fin vire dans le grand n’importe quoi baroque : il apprend que son recruteur anarcho-terroriste est en fait un agent double à la solde de la police ! Il le fait venir auprès de lui à Genève, refusant de croire ce qu’on lui dit mais devant l’évidence, il sort son arme. Toutefois, incapable de tirer, il laisse l’homme s’enfuir. Ne reste plus pour lui, après tous ces échecs, ce désespoir, ces bains de sangs diaboliques, qu’à se replonger dans le vice du sexe et de la violence. Il quitte le livre au bras d’une prostituée. Où allait-il ? « IL PARTAIT REJOINDRE LA RACE DES SADIQUES » (majuscules dans le texte bien sûr…)
Je ne crois pas exagérer en disant que je n’avais jamais lu un livre aussi taré de ma vie… En même temps, les trois premiers quarts avant le délire complet sont réellement merveilleux, d’une noirceur digne du meilleur Maurice Raphaël d’avant les polars de gare. Cet univers de fin du monde est un pur joyau littéraire qui vaut bien La Route de Cormac McCarthy. Moi je dis, Ernst Ratno, prix Nobel 2009 !

jeudi 15 mai 2008

Brigade Mondaine 1 - 2 - 3...

Au risque de passer pour un pervers demeuré (je le suis un peu) auprès de mes lecteurs, je persiste et signe, affirme et confirme: je suis un lecteur des "Brigade Mondaine". A vrai dire j'ai même motivé le projet à long terme de tous les lire du premier au dernier, en commençant par les 3 premiers que voici.

Je sais, ce n'est pas de la grande littérature, c'est écrit dans l'urgence, c'est sale... mais non ce n'est pas sale, c'est très sain bien au contraire. La Haute Kulture de l'époque, celle qui a les honneurs des pages du Magazine littéraire ou des Inrocks vaut-elle mieux?... Quant on s'est ingéré les 45 pages du dernier Grégoire Bouillier, merdocouillesque pâté littéraire expérimental prétentieux, écrit à la 2ème personne pour faire moderne et novateur (Butor, La Modification, 1957...) et qui croit choquer avec un matériel de téléfilm érotique bulgare, on trouve les "Brigade Mondaine" très réussis. De plus j'ai appris depuis peu qu'une grande plume se cachait derrière plus d'une centaine des titres de la collection, à savoir Philippe Muray romancier et essayiste "de premier ordre", ce qui ne fait que confirmer que ces petits romans sans prétention ne sont pas si mal écrits. Enfin, Flaubert et plus tard James Joyce n'ont-il pas affirmé trouver délicieux les romans popu du prolifique et coquin Paul de Kock, relisez les début d'Ulysse et vous verrez... bref, j'assume.

Les 3 premiers BM et une pub bien pas comme il faut pour un flingue en page 222 du Monstre D'Orgeval.

mercredi 16 avril 2008

Léo Malet. Les Nouveaux Mystères de Paris

Ed. Robert Laffont, 50's.
Malet n'a pas terminé son projet, à savoir un livre par arrondissement.

mardi 1 avril 2008

Pin-up du mois (2) Avril 2008

Comme chaque mois, une pin-up atypique. Celle-ci est de pur papier. On la doit à Y.Martin. Pour être honnête je n'ai pas jeté un oeil sur le texte, et je ne compte pas le faire dans l'immédiat... Selon certaines sources, Lia Terraya aurait servi de modèle au dessinateur pornographe qui lui aurait offert cette perruche pour la remercier d'avoir adopté des poses défiant toute sorte de morale connue.

Ed. Du Puits-Pelu (ah?), 10 rue Juliette-Récamier à Lyon. Collection Crinoline.

dimanche 23 mars 2008

Fascicules populaires 40's

En plusieurs années de chine, je n'ai réussi à mettre la main que sur 2 exemplaires de ces petits fascicules d'une quinzaine de pages. Leur format et leur fragilité fait qu'assez peu ont survécu.

Guy Duret. Un drame dans la forêt vierge. (Ed. R. Fournier)

J.A. Flaningham. Quatuor macabre... Une aventure de Bill Disley (Ed. du Moulin vert, 1946)

vendredi 15 février 2008

Captain W.E. Johns. King et les Zombies

Maintenant que vous connaissez un peu mes goûts, vous comprendrez pourquoi à la seule lecture du titre de ce livre, j’ai claqué mes 3 euros avec un enthousiasme certain… Une bonne histoire de zombies ça fait toujours du bien ! Pis la couv’ était plutôt attirante.
Bref topo : Le capitain Larrington King (dit Gimlet) est nommé par le gouvernement « Gouverneur de l’île de Santelucia », autrement dit une île perdue des Antilles qu’il serait bien bon de civiliser… Accompagné de l’ex-caporal « Copper » Collson, de « Trapper » Troublay (je le fus) et de Nigel Peters (« Cub »), King s’aventure sur l’île et y découvre une population entièrement zombifiée !
« Cub s’était imaginé qu’il recevrait un accueil chaleureux, avec peut-être même une réception officielle. Mais il n’y eut rien de tout cela. Les hommes ne bougèrent même pas, et se contentèrent de les regarder avec des yeux mornes dans des visages sans expression ». Bouh.
Plus tard la petite équipe comprendra que les précédents colons ont été, eux aussi, zombifiés par un houngan, à savoir un prêtre vaudou, appelé Papa Shambo, re-bouh ! Mais malgré tous ces obstacles, les valeureux parviendront, comme personne ne s’en doutait…, à ramener l’ordre sur l’île et à faire tomber les superstitions. Enfin pas tout à fait, puisque à la fin (vous le lirez pas de toute façon alors je raconte), un questionnement taraude toujours nos petits (z)héros
« Il fallait croire que Shambo possédait des dons exceptionnels d’hypnotiseur, ou bien qu’il détenait des secrets de drogues ou de poisons qu’il savait certainement employer. Après tout, il se passait encore à Haïti où le culte vaudou était toujours pratiqué, des choses étranges défiant toute explication ».
C’est à mes yeux ce qui sauve encore cette petite daube de roman pour ados des années 1950, qu’il reste un peu de mystère et de rêverie dans l’histoire, et pas seulement la vision du gentil blanc qui va apprendre à vivre aux barbares… ça et certaines descriptions qui moi m’enchantent parce qu’elles me font oublier le froid, le gris et l’infâme remugle des couloirs du métro.
« De la mer, assoupie sous la lumière ardente et blanche d’un soleil torride, elle présentait bien l’aspect d’une île tropicale, et répondait à son attente. Entourée de la ceinture d’écume blanche qui signalait les récifs, elle s’élevait nonchalamment au-dessus de l’eau calme dont la teinte variait du bleu turquoise clair au bleu marine plus foncé. Une végétation luxuriante recouvrait l’île comme un manteau où se mêlaient tous les tons de verts imaginables ».


Ed. Presses de la Cité, 1955, n°107 de la série.