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jeudi 28 février 2013

"En bas nylon, col mou et colt dur"

Peter Rascal? Connais pas... Dans la jungle des pseudos et des seconds couteaux (parfois mieux affutés que les premiers) du polar sexy, il y a encore beaucoup de pseudonymes à défricher...

Je ne vous ferai pas le plaisir de vous raconter l'histoire de Chérie Noire, si vous êtes curieux vous n'avez qu'à cliquer sur ces quelques images et découvrir par vous même ce petit salopard pervers de Peter Rascal (car c'est aussi le nom du personnage) qui cite Thomas Carlyle aussi facilement qu'il glisse ses sales pattes entres les cuisses des dames...

Les plus fainéants d'entre vous se contenteront des images qui envoient sacrément du bois ! Ça oui ! En fin de post, la couverture de Votre Paris (éditions S.E.C.T.I. à Maubeuge (Maubeuge underground représente!)), magazine éphémère dont il y eut au moins 2 numéros puisque celui-ci est le deuxième (je suis vraiment passé à côté d'une carrière de détective) comme il y en eut tant dans les années 50, suivant le modèle de revues plus stables comme Sensations ou Régal dont on a déjà parlé ici, à coup de scans furieux et curieux. Il y a tant d'autres choses à poster dans cette petite revue qu'elle fera sûrement l'objet d'un autre post, mais chaque chose en son temps... Je vous laisse avec les pépées au colt aussi rapide que la descente de leurs bas, bon voyage !













jeudi 1 septembre 2011

Une fille à fouetter



Jack Norton. Une fille à fouetter. Ed. Le Trotteur, coll. Paprika, 1953. Couverture de Salva.

Le journaliste Gerbier (le bien nommé) est bien décidé à faire mieux que la police et à résoudre une énigme qui a coûté la vie à la prostituée Juliette Raton (la bien nommée également) et au mac Jojo la Balafre (le bien n…), dans l’hôtel de la Truanderie (le parfaitement nommé) du quartier des Halles de Paris. L’ambiance est posée. Manquent les petites pépées mais ça va pas tarder. Gerbier se rend donc sur les lieux tel un Tintin des bas-fonds pour investiguer le bouge. Il y rencontre Madame Sarah, une femme de 39 ans avec « un sourire d’entremetteuse » et la bonne, la dévouée Georgette qui l’accompagne jusqu’à sa chambre en ondulant du popotin comme c’est pas permis. Après quelques échanges sur le tarif de la chambre, la tenancière se montre assez peu farouche et colle ses lèvres sur celles de Gerbier… et embrasser un Gerbier c’est quelque chose, ça lui fait un effet monstre. « Je t’accorderai toutes les réductions que tu voudras, mais, je t’en supplie prends-moi. Ne me fais pas attendre. » Gerbier, en pleine investigation, ne peut aucunement refuser… « Le journaliste ne lésina pas. Il imposa sa loi d’une façon virile, même brutale, à grands coups de boutoir, comme s’il avait forcé une citadelle assiégée ».
Les jours passent. Gerbier fait mine de chercher du travail et la belle tenancière lui donne des billets par ci par là. Un jour elle lui présente un ami, M. Grapoulos (le bien nommé). Après quelques remarques très sympathiques sur sa sale gueule de métèque (car en plus d’être misogyne, un bon roman populaire se doit d’être un peu raciste), « le métèque adipeux » donc, lui propose un emploi. Il l’emmène dans un cabaret, son cabaret, où de jolies danseuses se trémoussent comme il faut. La petite Mimi finit la soirée avec eux, enfin surtout avec Gerbier, alors que le gros dégoûtant de Grapoulos les regarde baiser en bavant.
Grapou et Gerbig se serrent la main, le contrat est lié.


Notre Tintin concupiscent se retrouve un petit peu dans la mouise mais ça ne lui fait pas peur. Un homme de paille de Grapourri, Jeannot le Bagnard (le mal nommé car il n’a fait que 18 mois) le presse de se rendre au sous-sol du cabaret le corsaire où l’attend une mission. Gerbier y retrouve, derrière une porte secrète, le bon gros Poulos qui lui dévoile sa mission : aller refourguer de la « poudre blanche » planquée dans des paquets d’allumettes.
Gerbig est content, en plus il hérite d’un cabriolet. Du coup il se rend à son hôtel et, coup de chance, Sarah est partie ! La petite Georgette qui a le feu au troufion, en profite pour l’entreprendre du mieux qu’elle peut et tout ça finit dans un subtil mélange de caresses et de morsures et de grognage de satisfaction. Il est un peu chaud ce bouquin, quand même !
Bon c’est pas tout ça mais Gerbier a un nouveau taf. Il livre sa drogue dans divers bars de la capitale et s’aperçoit qu’il est poursuivi. Quelques pages plus loin, on lui tire dessus, il riposte et tue un homme dans la fusillade. Avant de quitter les lieux, il prend une photo du macchabée et en informe Grapoulos. Celui-ci trouve un peu louche qu’un pauvre type ait sur lui un appareil photo (comme un journaliste… vous suivez hein) mais ça ne va pas plus loin.
Gerbier tient informé le commissaire Grégoire de son avancée dans l’enquête et du type qu’il a laissé dans le caniveau, transpercé de trous fumants.
Deuxième fusillade, un escadron de sales types se pointe à l’hôtel à la recherche de Gerbier. Arrivés dans sa chambre, ils ne le trouvent pas et tirent comme des gros branques dans les murs. On a jamais demandé à des truands comme eux d’avoir des cerveaux. En repartant, l’un d’eux se fait descendre par Gerbier qui s’était bien caché, le filou. « La balle du mauser vint le cueillir en bas du crâne et sortit par l’œil gauche, arrachant la prunelle et éclaboussant de sang le comptoir », du travail de pro quoi. Bien gore.
Le commissaire Grégoire prévient Gerbier que ça commence à faire beaucoup de dégâts mais lui laisse continuer son enquête. Bravo la police !
Gerbier rejoint son nouveau patron Gradouble, furieux de voir son employé en retard. Gerbier lui raconte les derniers événements et le « métèque » lui dit de se faire discret pour quelques jours car la bande à Jim n’est pas une colonie d’enfant de chœur ! Tiens tiens se dit notre homme… ce Jim, n’était-ce pas le lieutenant du mac Jojo la Balafre, descendu dans ce même hôtel, et dont il tente de retrouver les meurtriers ? Et Juliette Raton dans tout ça ? Pourquoi l’auraient-il également descendue. Tintin a le cerveau qui fume.
Mimi, la jolie danseuse de cabaret, le recontacte. Elle a envie d’une partie de jambes en l’air, comme toutes les femmes dans ce genre de littérature burnée pour lecteurs exigeants. Sauf que Gerbier lui, pense à une autre pépée. Morte. Juliette Raton. Mimi lui apprend qu’elle bossait pour Gratriple, qu’elle ramenait des clients pour la drogue.
Quelqu’un sonne, c’est Jim ! Ahh, le piège ! Tintin se cache et surgit au moment où le truantd pensait avoir bien fouillé l’appartement, le combat commence et en deux temps trois mouvements, Jim valdingue PAR-DESSUS LA TROISIEME CORDE ! Désolé je m’emballe mais je commence à m’ennuyer un peu, en même temps le bouquin est presque terminé. Gerbier prévient les flics qu’ils ont un méchant à venir chercher. La police ne sert donc qu’à ramasser les types refroidis ou mal en point dans ce bouquin…
Gerbier est convoqué par son boss plein de soupe pour régler l’expédition punitive contre la bande à Jim. Pour cela il a recruté trois armoire normandes. Après avoir synchronisé leurs montres comme dans Parker Lewis, tous sont prêts. La Porte Maillot s’apprête à être un nouveau lieu de fusillade. Gerbier joue double. Les balles fusent, il s’en prend une dans l’épaule mais se sert du cadavre de Gaston, un des hommes de Grapou, pour se protéger.
La police se pointe et sort les lacrymo et nettoie la place. Elle retrouve notre Tintin qui ne s’est pris qu’une petite boulette dans l’épaule. A l’hôpital, le commissaire lui apprend que l’assassin de Jojo la Balafre était… Gaston. Voilà, super. Le suspense s’achève. On le connaissait même pas ce putain de Gaston. Mais qui a tué Juliette Raton alors ????? Bordel. En fait elle bossait à la fois pour Jim et pour Grapou, c’est malin ça, et Grapoulos l’a fait descendre. Et à la fin Tintin a une furieuse envie de baiser.
Que dire d’Une fille à fouetter (d’ailleurs c’est qui la fille à fouetter dans l'histoire?) Une lecture assez réjouissante au début, puis banale, puis vraiment chiante. Un suspense à faire doucement frétiller du linge sur sa corde, une fin à queue mais sans tête. Une très belle couverture de Salva en tout cas ! Et pis c’est marre !

samedi 27 février 2010

Les romans en images - 1953

Incroyable collection que ces "Romans en images" datant de 1953 et sur laquelle l'excellent Tonton Pierre (qui a fait un travail monumental sur Hank Jackson que je vous conseille de lire) vous dit tout ici. C'est d'ailleurs à lui que je me suis honteusement permis de piquer les couvertures qui concluent ce post car je n'ai jamais croisé ces petites merveilles sauf le 1er numéro de la série : Alerte au F.B.I., dont je vous scanne les premières pages.
Si vous voulez la suite, vous savez ce qu'il vous reste à faire!
Dessins de Robert Delmas, couverture illustrée par Alex Pinon.
Ce roman illustré est une adaptation du polar de George Maxwell dont la couverture figure en début de post. Bonne lecture!



Aperçu de la collection;

jeudi 5 février 2009

Buzz Bully


Ah quel bonheur les couvertures du Fleuve vers 1985. Celle-ci a attiré mon regard, m'inclinant à penser que j'allais lire un polar très mauvais genre avec force blousons noirs, mauvais esprit et amoral au possible. Il y avait certes un peu de tout ça là dedans mais pas assez à mon goût. Reste une histoire assez punchy du cher Freddy Dupont (c'est exactement ça, un mélange de Freddy et de Tintin pour l'aspect horror détective du machin), héros déglingué au grand coeur qui cherche à venger la mort d'une aguicheuse de passage impliquée dans un réseau de prostitution à Beyrouth avec aller-retours de drogue au passage. Notre cher Freddy sera amené à visiter les plus mauvais lieux de Paris la nuit sans l'élégance d'un Jean Lorrain mais avec un penchant prononcé pour l'humour sale, les proverbes exotiques et les jeux de mots foireux, trimballant sa zigounette à tout va et finissant même, dans un grand élan d'ouverture d'esprit, par se faire tailler une plume par un travesti très amène. Une grande leçon de tolérance, merci le Fleuve pour ce polar moyen mais distrayant.

Buzz Bully (pseudo d'un amateur de cinéma si l'on en croit de multiples allusions au 7ème art). Pitié pour les mousmées. Ed. Fleuve Noir, 1985. Couverture de Didier Giraudo.

samedi 19 juillet 2008

Ben Bertie


Ben Bertie. Vous pouvez tous vous l'accrocher. Ed. Le Trotteur, 1953 (couv. de Mik)

Attention, avec Ben Bertie, on est pas dans le polarmoyant pour mauviettes, on est là pour tout péter ! Aucune finesse dans l’intrigue, dans la psychologie des personnages (la quoi ?), juste une bonne dose de violence bête et méchante saupoudrée d’argot et d’apostrophes qui vont bien (j’vais t’buter, j’suis ton homme, tu m’prends pour qui, t’vas voir…)
Un p’tit résumé pour la route : X (on va l’appeler comme ça) est un truand employé par Rick pour buter un type et une nana, et glisser une enveloppe dans la veste du mec ratatiné. Le jour venu, X se gourre de couple puis dégomme le bon, 4 morts au compteur. Par contre dans la panique, il met la lettre dans la veste du mauvais gusse… Plus tard il comprend que Rick l’a quasi-donné aux flics et se venge en le dégommant (original) ! « Et pis, merde, j’m’en fous, tout ça c’est des conneries, le premier qui m’casse les pieds, j’le bute ». C’est dit.
Sortant de là, il rencontre une jolie pépée attendrissante, barmaid au « Georgia Bar » sur les Champs Elysées… La fille, comme souvent, est plus futée qu’il ne le pense. Elle comprend qu’il est le coupable des meurtres dont parle toute la presse, mais elle ne porte pas plainte, contre X... ahah, bon…
Il est temps d’inclure une scène de fesses, cher Ben Bertie ! Ca tombe bien, voilà une jolie vendeuse de vêtements peu farouche : « Ma main droite explore son ventre, ses jambes. Je relève sa jupe, je sens un triangle doux et gonflé. Elle se tourne contre moi, elle écarte un peu les jambes. Elle me veut, elle me cherche avec sa main. Et toute seule, elle me prend petit à petit d’abord, puis de plus en plus vite. Elle se rejette en arrière tendue à l’extrème. Elle geint dans la jouissance comme une chatte en rut…[…] Je sors de là vidé comme je l’ai jamais été ». Voilà, ça c’est fait. Après ces amuse-gueules, le roman prend enfin un peu de consistance.
Suit donc un passage plutôt bienvenu (p.77). Dans un terrain vague, la nuit, notre bonhomme tombe sur Franca, une apparition fantomatique assez étrange à la Jean Rollin, une fille complètement folle tenant à la main un couteau plein de sang. Il l’accompagne chez elle et découvre sa sœur jumelle ensanglantée, étendue par terre, le regard vide. Il réussit à s’enfuir de ce terrifiant taudis avec un coup de couteau dans le bras. Il se réveille à l’hôpital, d’où il s’enfuit pour rencontrer, dans un bar, un cave gay qui lui demande de lui faire découvrir Paris contre une rétribution financière (pas en nature, notre homme n’est pas de la jaquette au cas où vous en douteriez encore)… Puis, petite visite dans un cinéma érotique où les gens se frottent les coudes et d’autres parties de l’anatomie dans l’obscurité. Notre type s’enfuit discrètement, évite de peu les flics qui l’ont maintenant repéré, zone dans les terrains vagues et tombe sur un couple qui fornique.
Et là Ben Bertie soulève sa casquette et essuie la sueur qui perle sur son front de bon tacheron de romans popus, car ce polar commence vraiment à l’exciter, ses fantasmes s’expriment désormais librement. Ou alors son boss Patrick Rossart (le directeur de la collection) est venu le voir et lui a demandé de rajouter 4 doses de misogynie, de sexe violent et de crasse nauséabonde :
« j’m’avance, le revolver à la main, j’fous un coup de crosse derrière l’oreille du mec, il s’affale comme un pantin désarticulé. J’le balance, et, avant que la môme ait le temps d’y voir clair, j’suis sur elle. J’la sens ouverte, elle me prend comme elle prenait l’autre… Sale garce de femelle… Mais devant moi, deux petits yeux brillants me fixent. Le rat est là. Il reste immobile, sans un souffle » (p. 97). Bon sang, ça commence à ressembler à un roman noir, sans talent mais avec tous les ingrédients…
Puis X se case avec Lily, une femme qu’il rencontre dans un train. Pendant un an, la vie suit son cours, il oublie presque qu’il est un tueur, jusqu’à ce qu’un journal décide de reprendre l’enquête en employant un… radiesthésiste…
X rencontre alors la belle Suzanne, avec qui il s’associe. Je vous passe les cavales, le meurtre du radiesthésiste, les bastons, sauf une avec deux flics dont le duo de choc ne fait qu’une bouchée… « Il reste là, pâle et flasque, comme un étron de constipé ». La plus belle comparaison de tout le bouquin. Je crois qu’on peut rester là-dessus pour ce petit résumé….

jeudi 3 juillet 2008

Jack Ray. Sergil chez les filles (Une corona Claudine?)

Jack Ray. Sergil chez les filles. Ed. Corona, 1954.

Connaissez-vous Jack Ray, enfin Jacques Rey (un peu moins sexy)? Le scénariste du film Sergil chez les filles (avec Paul Meurisse et Claudine Dupuis), adapté du livre éponyme que voici? J’avoue qu’avant de lire le livre, je m’en tamponnais complet de Jack Ray, et que c’est encore le cas après. Encore un polar à moitié (j'suis sympa) raté, dont l’adaptation cinématographique n’a même pas, semble-t-il, séduit René Château pour une sortie en VHS ou DVD. Aux oubliettes… Et bien non! vous saurez tout sur ce bouquin, que vous le vouliez ou non !
Comme souvent, c’est la couverture super chiadée et mauvais genre à souhait qui m’a accroché l’œil. Non signée hélas, connaisseurs, manifestez-vous…
Le bouquin donc… C’est plutôt correctement écrit, enfin pas de fulgurances stylistiques et une nette tendance à la répétition d’expressions du genre « pris comme un rat dans une ratière » (au moins 3 occurences…)
L’action se déroule à Marseille après-guerre, après la fermeture des maisons closes. Tout commence dans un bordel clandestin justement, tenu par Mme Irène et Fernand. Une petite dizaine de filles s’occupent des clients, quelques gros commerçants et hommes politiques locaux… Rien que de bien banal jusqu’à ce que Marinette, la vieille servante, se fasse assassiner à coups de barre de fer dans le crâne. C’est une affaire pour Sergil ça !
Voilà donc le beau Sergil, amoureux de l’action et de la chasse à l’homme, tombeur de ces dames, en personne. Ca va chier dans les chaudières ! Il n’aura de cesse de débrouiller les fausses pistes, de visiter de jolies pépées pour essayer d’en savoir un peu plus. De vilains bougres viendront s’interposer et salir sa jolie veste… « L’inspecteur fit une moue en considérant les gouttes de sang qui tâchaient son veston. D’une pichenette, il fit sauter un débris de cervelle sur son revers, puis il vint vers la table, récupéra son portefeuille, son étui à cigarettes, et avant toute chose, il alluma une gauloise ». La classe suprême quoi…
Je vous passe les détails de l’intrigue, qui en comporte une sacrée foultitude, les personnages aux noms savoureux comme Gougeon (un flic, vous l’aurez deviné), Bouche-en-cœur (une prostituée, vous l’aurez deviné) ou Martin-Les-Trois-Doigts (un malfrat ? non, vous croyez ?). Il y a aussi la bande à Mario, la bande à Gaston, un collectionneur de capsules qui en a de très rares ou encore le mystérieux Bob-Le-Fada qui devient, quelques 100 pages plus loin, Jo-Le-Fada… heureusement que certains lecteurs prennent des notes !
En soi, l’intrigue, on s’en fout. Ce qu’il faut sauver de ce livre est son caractère oulipien. Visiblement imbibé(e) de pastis, l’énergumène qui a tapé le texte a oublié la moitié des lettres ou les a tapées dans un ordre assez aléatoire, produisant ainsi une avalanche de coquilles toutes plus belles les unes que les autres : « trois minutes plus atrd », « sans s’inquiéter de la cirrulation » (inquiète toi de ta cirrhose plutôt !), « au nmuéro 12 », etc. Le climax de cette folie linguistique se situe aux alentours des pages 160-162, en pleine course poursuite, comme si la dactylo ivre et prise dans l’action, ne contrôlait plus sa frappe, laissant derrière elle autant de coquilles que de verres vides. « Il suait, lui aussi, l’assassin, car la per l’envahissait. » (admirez, outre la coquille au pastis, l’admirable construction de cette phrase)… Page suivante : « Il n’avait plus qu’une solution, mettre ne balle dans le pare-brise de l’atre voiture, et l’arrêter par tous les moyens ». Allez tape Claudine, on s’en fout que t’aies les doigts en forme de cuillère, faut me finir ce livre pour ce soir ! Je suis même allé jusqu’à me demander si toutes ces lettres oubliées ne finiraient pas par composer le nom du tueur, mais là je crois que je mets trop d’espoir et de rêve dans cette saleté de littérature populaire, que j’adore.

jeudi 12 juin 2008

George Maxwell. Fallait pas me doubler !

La Môme « Double Shot » a acquis sa petite notoriété chez les amateurs de polars déglingués des années 1950. On ne sait toujours pas qui se cache derrière ce pseudo joliement franco-américain de George Maxwell, et c’est bien dommage. Faut dire qu’au vu du peu de rééditions jusqu’à présent (deux titres aux Belles Lettres à moitié épuisés, réédités par Jean Rollin) y’a pas de quoi se battre pour les droits d’auteurs, mais merde on aimerait savoir…
Fallait pas me doubler ! est le premier tome de la série des Môme, pas le meilleur mais il faut bien commencer quelque part.

175 pages de flingues, d’insultes, de sous entendus et de sur entendus salaces. Le résumé de l’histoire n’a pas grand intérêt mais le voici : Hope Travers, la Môme, se rend à une soirée mondaine dans les milieux du cinéma aux lits woodiens qui finit… au lit, en partouze générale comme il se doit. Quand elle reprend ses esprits, elle est couverte du sang de Peter Van Mopps, un ponte. Sauf qu’elle n’a rien fait, contrairement à ce qu’annoncent les journaux du lendemain. Elle largue le type dans le lit duquel elle s’est retrouvée au matin et commence une cavale estivale. Pour vous donner un idée du climat : « Il plombait un soleil terrible, et la sueur me dégoulinait sur la gueule et le long du dos jusque dans la raie des fesses ». Vous l’aurez compris, la Môme a du coffre, des balles et une langue bien pendue. Sur sa route elle croise un Noir qui la prend en stop, et pas qu’en stop (occasion de quelques pages qui puent bien le racisme et les « ya bon » à la Hergé).

Hope lit dans les canards que Mildred Ellis, la maîtresse du défunt et Perry Walligby, son secrétaire, l’accusent du meurtre. Elle n’aura de cesse de faire chauffer le Luger pour se venger d’eux. Avant cela elle zone au gré des rencontres et du paysage. « Il faut arbsolument (sic, festival de coquilles au rdv) que je profite des ressources du coin pour me refaire suffisamment, si je ne veux pas me faire poisser comme un vulgaire peigne-cul », c’est pas de la grande littérature ça ?

La suite : elle rencontre Arthur Mattew, propriétaire d’un casino qui lui propose un boulot. Il ne la balancera pas aux flics, en échange elle aura pour mission de surveiller Zacco qui gère les lieux et qu’Arthur soupçonne de lui piquer du fric. La Môme accepte le boulot et les caresses d’Arthur. Elle change d’identité, de coupe de cheveux et de couleur d’yeux. Rapidement, Zacco la drague et lui explique qu’Arthur est un cave et qu’elle n’a pas besoin de lui. Le même Zacco supprime purement et simplement le proprio quelques pages plus loin. Dès lors Hope se fait un ennemi de plus. La suite n’est qu’une succession de fusillades, de voitures cramées et de scènes de catch féminin (p.138 pour les amateurs) menant à la double vengeance, car tout se fait en double chez la Môme, comme les trous dans le crâne de ses ennemis.

Quelques citations de choix et les plus belles coquilles (ou les deux à la fois) :

« Et c’est pas pour dire mais, moi quand je m’y mets, suis la reine des conasses (sic)»
« Il fait noir comme dans une cervelle de député »
« J’y vais, dis-je… toi, vas tenir compagnie à ce chaueffur (sic) qui s’enquiquine tout seul dans sa bassine. »
« Une belle double-mouche que t’as fait, me cria-t-il du plus loin ; en désignant l’endroit yavec (sic) son pouce. »

Certains tomes de la Môme, peut-être pas écrits pas le même auteur, laissent éclater des perles poétiques entre les pages de vulgarité et de "bang bang he shot me down". Pas dans celui-là hélas. Allez donc, tant que vous y êtes, lire ou relire l’excellent texte sur J’veux mon blé de ce cher ROBO32.EXE

jeudi 15 mai 2008

Brigade Mondaine 1 - 2 - 3...

Au risque de passer pour un pervers demeuré (je le suis un peu) auprès de mes lecteurs, je persiste et signe, affirme et confirme: je suis un lecteur des "Brigade Mondaine". A vrai dire j'ai même motivé le projet à long terme de tous les lire du premier au dernier, en commençant par les 3 premiers que voici.

Je sais, ce n'est pas de la grande littérature, c'est écrit dans l'urgence, c'est sale... mais non ce n'est pas sale, c'est très sain bien au contraire. La Haute Kulture de l'époque, celle qui a les honneurs des pages du Magazine littéraire ou des Inrocks vaut-elle mieux?... Quant on s'est ingéré les 45 pages du dernier Grégoire Bouillier, merdocouillesque pâté littéraire expérimental prétentieux, écrit à la 2ème personne pour faire moderne et novateur (Butor, La Modification, 1957...) et qui croit choquer avec un matériel de téléfilm érotique bulgare, on trouve les "Brigade Mondaine" très réussis. De plus j'ai appris depuis peu qu'une grande plume se cachait derrière plus d'une centaine des titres de la collection, à savoir Philippe Muray romancier et essayiste "de premier ordre", ce qui ne fait que confirmer que ces petits romans sans prétention ne sont pas si mal écrits. Enfin, Flaubert et plus tard James Joyce n'ont-il pas affirmé trouver délicieux les romans popu du prolifique et coquin Paul de Kock, relisez les début d'Ulysse et vous verrez... bref, j'assume.

Les 3 premiers BM et une pub bien pas comme il faut pour un flingue en page 222 du Monstre D'Orgeval.

vendredi 28 mars 2008

Collection Cristal (1959-1960)

Jolie collection aux Editions du Champ de Mars. Les couvertures ne sont hélas pas signées. Je suis preneur pour toute info.

lundi 17 mars 2008

Illustrateurs années 50 / Alex Pinon / Jef de Wulf

Petit dépliant d'une expo que j'ai ratée en 2004. Pour une fois que quelqu'un s'intéressait à des gens comme Alex Pinon, Jef de Wulf, les frères Giordan, Jihel et autres...



En parlant de Jef de Wulf, quelques exemples > 1956 - 1959 > Ed. Arabesque > Coll. "Parme" n°8, 22 (Tendre Proie est une de mes couvertures préférées de cette période) et 37.