samedi 11 octobre 2008

Diderot. Les Bijoux Indiscrets

Diderot. Les Bijoux Indiscrets. Ed. de l'Europe Laïque, non daté. Illustrations de Ranson.

Jean Rollin. La Statue de Chair

Il y a bien longtemps que je n'avais plongé mes yeux dans un roman de Jean Rollin... La Statue de Chair m'a donné envie de m'y remettre. Ce court roman paru dans la défunte et excellente collection "Les Anges du Bizarre" (Ed. Sortilèges / Les Belles Lettres) dirigée par Rollin himself, est un huis-clos des plus barrés se déroulant dans un château médiéval. Francis, le châtelain, hurle à la mort tout au long du jour et de la nuit car sa femme, son adorée Isabelle a succombé à une mort soudaine. Son ami de toujours, l'ancien séminariste Pierre, inquiet d'être sans nouvelles, vient rejoindre Francis dans le château. Epouvanté par l'état de délabrement psychologique de son ami, il décide de l'aider. Impossible en effet de le laisser se persuader qu'Isabelle n'est pas morte et qu'il la visite chaque soir pour s'unir à elle, rejoignant sa "statue de chair" dans les tréfonds du château où elle repose dans un cercueil de verre qui la protège de la décomposition. Pierre décide alors de recruter une prostituée pour que son ami détourne ses pensées vers un autre désir, celui d'une femme bien vivante. Mais cette tentative échouera et se soldera par le meurtre de la prostituée. La suite du roman est à l'avenant, pleine de folie et de mystère. Je ne vous la reconterai pas dans le détail car, contrairement aux romans dont je parle habituellement, celui-ci peut encore se commander en librairie ou ici, par exemple. Sachez seulement qu'à partir de là, La Statue de Chair emprunte les chemins les plus déglingués du fantastique, faisant intervenir de vieilles croyances celtes, du vampirisme et d'autres thématiques chères à Rollin comme ces jeunes filles qui, vêtues de longues robes blanches, viennent défier toutes les certitudes et nous convier au ballet de l'étrange et du surréalisme mêlés. Encore une lecture hautement recommandable, donc.

"Le jour où de belles femmes étranges sortiront à nouveau des horloges des châteaux, ce jour-là nous retrouverons goût à la vie"

vendredi 10 octobre 2008

Lexique de l'érotisme au cinéma

Eric Losfeld a tout fait, même publier l'une des meilleures revues de cinéma, à savoir Positif! Ce numéro mythique sous forme de lexique, paru un mois après mai 68, se compose d'une multitude d'entrées rédigées par une foule de bonnes plumes: Robert Benayoun, Albert Bolduc, Michel Ciment, Bernard Cohn, Georges de Coulteray, Jacques Demeure, Pierre Gaudibert, Jacques Goimard, Louis Seguin, Michel Sineux, Roger Tailleur, Paul-Louis Thirard et Frédéric Vitoux.
On découvre en page 3 l'une des premières photos publiées de la mystérieuse auteur d'Emmanuelle (le livre!), l'actrice Adriane Marayat. Elle n'apparait d'ailleurs ici que comme actrice mais on peut lire "elle pratique l'art sans voile, en un mot c'est l'anti-vierge" (titre de la deuxième partie du roman Emmanuelle publié par Losfeld en 1959 et 1960 puis réédité en un volume 9 ans plus tard). Allusion discrète qui dut bien amuser ce cachotier de Losfeld.
Plus loin ce sont Angela Dorian, Stella Stevens, Sharon Tate ou Harriet Anderson... qui dévoilent leur charme dans ce numéro très réjouissant...
Et comme le carrefour a pour vocation de partager avec ses lecteurs, je propose à qui ça intéresse d'acquérir ce petit bijou sixties pour le prix d'un paquet de clopes (plus qu'un exemplaire disponible en état plus qu'honorable!)

Antoine Bernhart / Editions Bongoût

Il y a encore quelques semaines, le nom d'Antoine Bernhart m'était strictement inconnu. Après quelques recherches sur le net, j'étais convaincu que son univers deviendrait pour moi une sorte de référence. Il est temps aujourd'hui de saluer le travail éditorial de son éditeur qui propose actuellement deux livres que je me suis empressé de commander! Un aperçu des éditions berlinoises Bongoût, ici! (Je remercie Anna qui m'a généreusement autorisé à scanner ces oeuvres pour vous les montrer) Les trois premières images sont tirées de l'ouvrage Im Dunklen Wald qui présente des oeuvres en couleur de Bernhart où l'on voit sa fascination pour les univers gore et surréaliste et pour la culture japonaise et le bondage. Encore plus trash que Maruo, ce travail repousse toutes les limites et ne s'embarrasse pas de morale. Bernhart peint ce qui lui passe par la tête. Et c'est ce que j'aime. Une interview très intéressante de l'artiste tient lieu d'introduction à ce livre, où l'on découvre que Bernhart a été introduit au surréalisme par Vincent Bounoure que nous évoquions ici-même il y a quelques semaines.
Les deux dernières images ont été scannées dans l'ouvrage Skull Skool Royal! qui présente de très nombreux dessins de l'artiste en noir et blanc. Rockers hargneux, maîtresses sado-maso, super héros déglingués, monstres de toutes sortes, cowboys nazis, gansgsters cloutés et squelettiques, Elvis, Betty Page ou Screaming Jay Hawkins (entre autres...) s'y côtoient gaiement pour le plus pur bonheur de nos yeux pervertis.
Vous l'aurez compris, je vous recommande chaleureusement ces deux livres!

lundi 6 octobre 2008

Les amoureux de Jacques Le Tord

Pour finir la série, quelques Le Tord de plus tirés du numéro 12 de Pigalle! Il faudra que je fouille dans mes autres revues 50's, je pense qu'il y en a d'autres. J'ai souvenir de dessins du même type, encore plus originaux et surprenants d'un autre dessinateur, de quoi faire un autre set assez fourni. A suivre...