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jeudi 1 septembre 2011

Une fille à fouetter



Jack Norton. Une fille à fouetter. Ed. Le Trotteur, coll. Paprika, 1953. Couverture de Salva.

Le journaliste Gerbier (le bien nommé) est bien décidé à faire mieux que la police et à résoudre une énigme qui a coûté la vie à la prostituée Juliette Raton (la bien nommée également) et au mac Jojo la Balafre (le bien n…), dans l’hôtel de la Truanderie (le parfaitement nommé) du quartier des Halles de Paris. L’ambiance est posée. Manquent les petites pépées mais ça va pas tarder. Gerbier se rend donc sur les lieux tel un Tintin des bas-fonds pour investiguer le bouge. Il y rencontre Madame Sarah, une femme de 39 ans avec « un sourire d’entremetteuse » et la bonne, la dévouée Georgette qui l’accompagne jusqu’à sa chambre en ondulant du popotin comme c’est pas permis. Après quelques échanges sur le tarif de la chambre, la tenancière se montre assez peu farouche et colle ses lèvres sur celles de Gerbier… et embrasser un Gerbier c’est quelque chose, ça lui fait un effet monstre. « Je t’accorderai toutes les réductions que tu voudras, mais, je t’en supplie prends-moi. Ne me fais pas attendre. » Gerbier, en pleine investigation, ne peut aucunement refuser… « Le journaliste ne lésina pas. Il imposa sa loi d’une façon virile, même brutale, à grands coups de boutoir, comme s’il avait forcé une citadelle assiégée ».
Les jours passent. Gerbier fait mine de chercher du travail et la belle tenancière lui donne des billets par ci par là. Un jour elle lui présente un ami, M. Grapoulos (le bien nommé). Après quelques remarques très sympathiques sur sa sale gueule de métèque (car en plus d’être misogyne, un bon roman populaire se doit d’être un peu raciste), « le métèque adipeux » donc, lui propose un emploi. Il l’emmène dans un cabaret, son cabaret, où de jolies danseuses se trémoussent comme il faut. La petite Mimi finit la soirée avec eux, enfin surtout avec Gerbier, alors que le gros dégoûtant de Grapoulos les regarde baiser en bavant.
Grapou et Gerbig se serrent la main, le contrat est lié.


Notre Tintin concupiscent se retrouve un petit peu dans la mouise mais ça ne lui fait pas peur. Un homme de paille de Grapourri, Jeannot le Bagnard (le mal nommé car il n’a fait que 18 mois) le presse de se rendre au sous-sol du cabaret le corsaire où l’attend une mission. Gerbier y retrouve, derrière une porte secrète, le bon gros Poulos qui lui dévoile sa mission : aller refourguer de la « poudre blanche » planquée dans des paquets d’allumettes.
Gerbig est content, en plus il hérite d’un cabriolet. Du coup il se rend à son hôtel et, coup de chance, Sarah est partie ! La petite Georgette qui a le feu au troufion, en profite pour l’entreprendre du mieux qu’elle peut et tout ça finit dans un subtil mélange de caresses et de morsures et de grognage de satisfaction. Il est un peu chaud ce bouquin, quand même !
Bon c’est pas tout ça mais Gerbier a un nouveau taf. Il livre sa drogue dans divers bars de la capitale et s’aperçoit qu’il est poursuivi. Quelques pages plus loin, on lui tire dessus, il riposte et tue un homme dans la fusillade. Avant de quitter les lieux, il prend une photo du macchabée et en informe Grapoulos. Celui-ci trouve un peu louche qu’un pauvre type ait sur lui un appareil photo (comme un journaliste… vous suivez hein) mais ça ne va pas plus loin.
Gerbier tient informé le commissaire Grégoire de son avancée dans l’enquête et du type qu’il a laissé dans le caniveau, transpercé de trous fumants.
Deuxième fusillade, un escadron de sales types se pointe à l’hôtel à la recherche de Gerbier. Arrivés dans sa chambre, ils ne le trouvent pas et tirent comme des gros branques dans les murs. On a jamais demandé à des truands comme eux d’avoir des cerveaux. En repartant, l’un d’eux se fait descendre par Gerbier qui s’était bien caché, le filou. « La balle du mauser vint le cueillir en bas du crâne et sortit par l’œil gauche, arrachant la prunelle et éclaboussant de sang le comptoir », du travail de pro quoi. Bien gore.
Le commissaire Grégoire prévient Gerbier que ça commence à faire beaucoup de dégâts mais lui laisse continuer son enquête. Bravo la police !
Gerbier rejoint son nouveau patron Gradouble, furieux de voir son employé en retard. Gerbier lui raconte les derniers événements et le « métèque » lui dit de se faire discret pour quelques jours car la bande à Jim n’est pas une colonie d’enfant de chœur ! Tiens tiens se dit notre homme… ce Jim, n’était-ce pas le lieutenant du mac Jojo la Balafre, descendu dans ce même hôtel, et dont il tente de retrouver les meurtriers ? Et Juliette Raton dans tout ça ? Pourquoi l’auraient-il également descendue. Tintin a le cerveau qui fume.
Mimi, la jolie danseuse de cabaret, le recontacte. Elle a envie d’une partie de jambes en l’air, comme toutes les femmes dans ce genre de littérature burnée pour lecteurs exigeants. Sauf que Gerbier lui, pense à une autre pépée. Morte. Juliette Raton. Mimi lui apprend qu’elle bossait pour Gratriple, qu’elle ramenait des clients pour la drogue.
Quelqu’un sonne, c’est Jim ! Ahh, le piège ! Tintin se cache et surgit au moment où le truantd pensait avoir bien fouillé l’appartement, le combat commence et en deux temps trois mouvements, Jim valdingue PAR-DESSUS LA TROISIEME CORDE ! Désolé je m’emballe mais je commence à m’ennuyer un peu, en même temps le bouquin est presque terminé. Gerbier prévient les flics qu’ils ont un méchant à venir chercher. La police ne sert donc qu’à ramasser les types refroidis ou mal en point dans ce bouquin…
Gerbier est convoqué par son boss plein de soupe pour régler l’expédition punitive contre la bande à Jim. Pour cela il a recruté trois armoire normandes. Après avoir synchronisé leurs montres comme dans Parker Lewis, tous sont prêts. La Porte Maillot s’apprête à être un nouveau lieu de fusillade. Gerbier joue double. Les balles fusent, il s’en prend une dans l’épaule mais se sert du cadavre de Gaston, un des hommes de Grapou, pour se protéger.
La police se pointe et sort les lacrymo et nettoie la place. Elle retrouve notre Tintin qui ne s’est pris qu’une petite boulette dans l’épaule. A l’hôpital, le commissaire lui apprend que l’assassin de Jojo la Balafre était… Gaston. Voilà, super. Le suspense s’achève. On le connaissait même pas ce putain de Gaston. Mais qui a tué Juliette Raton alors ????? Bordel. En fait elle bossait à la fois pour Jim et pour Grapou, c’est malin ça, et Grapoulos l’a fait descendre. Et à la fin Tintin a une furieuse envie de baiser.
Que dire d’Une fille à fouetter (d’ailleurs c’est qui la fille à fouetter dans l'histoire?) Une lecture assez réjouissante au début, puis banale, puis vraiment chiante. Un suspense à faire doucement frétiller du linge sur sa corde, une fin à queue mais sans tête. Une très belle couverture de Salva en tout cas ! Et pis c’est marre !

jeudi 16 avril 2009

Collection Paprika

La collection Paprika, début 50's aux éditions du Trotteur, couvertures de Salva et Mik.

vendredi 13 février 2009

Alex Pinon / Peter Viane / Trotteur - 1953 -

Je ne défends pas systématiquement le fait d'acheter un livre pour sa couverture (ça me donne l'impression de me transformer en abruti collectionneur d'Aslan monomaniaque) mais là j'ai succombé. Et bien j'en ai eu pour mes 2 euros quant à cette jolie vamp blonde divinement insérée dans une maquette plutôt bien foutue. Par contre pour piger ce qui se passe devant le type aux mains tendues, faudra repasser, j'attends vos interprétations... Ou alors faudrait lire le livre, ce que j'ai fait jusqu'à la page 35 avant de m'apercevoir que ma machoire s'était réellement décrochée d'ennui. J'espère que robo ne me trucidera pas en encensant ce cher Peter Viane... En tout cas merci Alex Pinon!

samedi 19 juillet 2008

Ben Bertie


Ben Bertie. Vous pouvez tous vous l'accrocher. Ed. Le Trotteur, 1953 (couv. de Mik)

Attention, avec Ben Bertie, on est pas dans le polarmoyant pour mauviettes, on est là pour tout péter ! Aucune finesse dans l’intrigue, dans la psychologie des personnages (la quoi ?), juste une bonne dose de violence bête et méchante saupoudrée d’argot et d’apostrophes qui vont bien (j’vais t’buter, j’suis ton homme, tu m’prends pour qui, t’vas voir…)
Un p’tit résumé pour la route : X (on va l’appeler comme ça) est un truand employé par Rick pour buter un type et une nana, et glisser une enveloppe dans la veste du mec ratatiné. Le jour venu, X se gourre de couple puis dégomme le bon, 4 morts au compteur. Par contre dans la panique, il met la lettre dans la veste du mauvais gusse… Plus tard il comprend que Rick l’a quasi-donné aux flics et se venge en le dégommant (original) ! « Et pis, merde, j’m’en fous, tout ça c’est des conneries, le premier qui m’casse les pieds, j’le bute ». C’est dit.
Sortant de là, il rencontre une jolie pépée attendrissante, barmaid au « Georgia Bar » sur les Champs Elysées… La fille, comme souvent, est plus futée qu’il ne le pense. Elle comprend qu’il est le coupable des meurtres dont parle toute la presse, mais elle ne porte pas plainte, contre X... ahah, bon…
Il est temps d’inclure une scène de fesses, cher Ben Bertie ! Ca tombe bien, voilà une jolie vendeuse de vêtements peu farouche : « Ma main droite explore son ventre, ses jambes. Je relève sa jupe, je sens un triangle doux et gonflé. Elle se tourne contre moi, elle écarte un peu les jambes. Elle me veut, elle me cherche avec sa main. Et toute seule, elle me prend petit à petit d’abord, puis de plus en plus vite. Elle se rejette en arrière tendue à l’extrème. Elle geint dans la jouissance comme une chatte en rut…[…] Je sors de là vidé comme je l’ai jamais été ». Voilà, ça c’est fait. Après ces amuse-gueules, le roman prend enfin un peu de consistance.
Suit donc un passage plutôt bienvenu (p.77). Dans un terrain vague, la nuit, notre bonhomme tombe sur Franca, une apparition fantomatique assez étrange à la Jean Rollin, une fille complètement folle tenant à la main un couteau plein de sang. Il l’accompagne chez elle et découvre sa sœur jumelle ensanglantée, étendue par terre, le regard vide. Il réussit à s’enfuir de ce terrifiant taudis avec un coup de couteau dans le bras. Il se réveille à l’hôpital, d’où il s’enfuit pour rencontrer, dans un bar, un cave gay qui lui demande de lui faire découvrir Paris contre une rétribution financière (pas en nature, notre homme n’est pas de la jaquette au cas où vous en douteriez encore)… Puis, petite visite dans un cinéma érotique où les gens se frottent les coudes et d’autres parties de l’anatomie dans l’obscurité. Notre type s’enfuit discrètement, évite de peu les flics qui l’ont maintenant repéré, zone dans les terrains vagues et tombe sur un couple qui fornique.
Et là Ben Bertie soulève sa casquette et essuie la sueur qui perle sur son front de bon tacheron de romans popus, car ce polar commence vraiment à l’exciter, ses fantasmes s’expriment désormais librement. Ou alors son boss Patrick Rossart (le directeur de la collection) est venu le voir et lui a demandé de rajouter 4 doses de misogynie, de sexe violent et de crasse nauséabonde :
« j’m’avance, le revolver à la main, j’fous un coup de crosse derrière l’oreille du mec, il s’affale comme un pantin désarticulé. J’le balance, et, avant que la môme ait le temps d’y voir clair, j’suis sur elle. J’la sens ouverte, elle me prend comme elle prenait l’autre… Sale garce de femelle… Mais devant moi, deux petits yeux brillants me fixent. Le rat est là. Il reste immobile, sans un souffle » (p. 97). Bon sang, ça commence à ressembler à un roman noir, sans talent mais avec tous les ingrédients…
Puis X se case avec Lily, une femme qu’il rencontre dans un train. Pendant un an, la vie suit son cours, il oublie presque qu’il est un tueur, jusqu’à ce qu’un journal décide de reprendre l’enquête en employant un… radiesthésiste…
X rencontre alors la belle Suzanne, avec qui il s’associe. Je vous passe les cavales, le meurtre du radiesthésiste, les bastons, sauf une avec deux flics dont le duo de choc ne fait qu’une bouchée… « Il reste là, pâle et flasque, comme un étron de constipé ». La plus belle comparaison de tout le bouquin. Je crois qu’on peut rester là-dessus pour ce petit résumé….