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samedi 5 novembre 2011

Jean Rollin séquence émotion



5 novembre 2011. Ce matin avait lieu le début de la vente privée des objets et livres du grand Jean Rollin. C’est sans assurance, avec un peu d’amertume et en même temps habité par une grande curiosité que je me suis rendu (bien accompagné, merci S.) au domicile du réalisateur. Il y a toujours quelque chose de triste et d’étrange à assister à ce genre de vente, de « dilapidation » mais au moins les objets seront entre de bonnes mains, celles des admirateurs et des collectionneurs. On raconte qu’une grande partie des collection de Pierre Charles aurait été jetée par la famille parce que trop obscène… (dixit Lucas Balbo sur son facebook) alors mieux vaut une vente honnête et ciblée. De plus la cinémathèque de Toulouse a heureusement récupéré de nombreux documents appartenant à Jean Rollin, ils font dorénavant partie de l’histoire du cinéma. Quant au reste, fans et collectionneurs ont pioché aujourd’hui dans sa caverne d’Ali Baba. Statuettes, livres, affiches, objets divers. Il y en avait pour tous les goûts. Contrairement à ce que je craignais, l’ambiance n’était pas glauque et les acheteurs n’avaient rien de vautours. Au contraire, chacun avait l’impression de sauver quelque chose. C’était mon impression en tout cas. Je poste ici l’intégralité de ce que j’ai acquis aujourd’hui et je tiens ces objets à la disposition de qui voudra les exposer, les répertorier ou que sais-je. Si besoin, sachez les entre de bonnes mains !


Si j’avais pu, j’aurais bien évidemment acheté plus de choses. Voir la bibliothèque de Jean Rollin était pour moi un grand moment d’émotion. C’est probablement et en grande partie grâce à lui qu’est née ma passion pour l’étrange. Avec Eric Losfeld, il fut l’un de ceux qui à mes yeux comprirent le mieux les liens unissant les cultures d’avant-garde (du surréalisme au lettrisme) et la culture populaire, érotique, fantastique et policière. Parmi les ouvrages repérés chez Rollin, Le Musée des Vampires de R.Villeneuve, annoté par Rollin et dédicacé par l’auteur, l’intégralité du Journal des Voyages (qui l’inspira beaucoup) reliés en un nombre de tomes assez faramineux, d’autres reliures d’Alexandre Dumas, Ponson du Terrail, Arnould Galopin, des piles de revues lettristes signées Isou ou Maurice Lemaître, du Pierre Mabille, du Fardoulis-Lagrange bien sûr, des polars de Goodis, Chandler, Hammett et bien d’autres, des livres sur Fritz Lang, Tourneur, le cinéma fantastique, des livres de Duras (les fans comprendront pourquoi), de Queneau, de Vian, de Ratno, Max Roussel et Anta Grey (Rollin réédita ces trois derniers), du roman populaire (Jean de la Hire, des fascicules Ferenczi, du Tallandier etc) tous ou presque compulsés jusqu’à l’effritement ! Et je ne parle pas des objets… On en voit une partie dans la vidéo postée ci-dessous… fauteuils-éléphants, poupées cassées, bougeoirs en crânes, mini-guillotine, et autres statuettes étranges… Si la plupart des gentilles octogénaires qui trainent leur cabas à roulettes dans les rues calmes du 20ème arrodissement avaient soupçonné un tel antre du démon, elles en auraient tout renversé sur la chaussée… Bref c’était merveilleux. Merci à Serge Rollin et Véronique D. Travers d’avoir organisé cette vente. Jean Rollin va nous manquer mais ses objets et ses films nous accompagnent.

mercredi 13 mai 2009

Les Anges du Bizarre (Jean Rollin)

Défunte petite collection dirigée par Jean Rollin pour les éditions Sortilèges / Les Belles Lettres. D'autres titres aussi alléchants figurent au catalogue comme Mon âme est une porcherie d'Anne Duguël (alias Gudule), Le Festin des Charognes de Max Roussel (réédition du Scorpion), La Bête Noire de Guy de Wargny ou le classique Salauds d'Anta Grey (publié au Feu Follet en 1948). Aux dernières nouvelles, certains de ces titres étaient encore disponibles alors n'hésitez pas à les chercher. Les maquettes sont signées Véronique Djaouti, assistante et actrice pour Jean Rollin.

vendredi 31 octobre 2008

Allo winneuse?

Bon, pour Halloween, un souvenir qui vous fera peut-être doublement peur... Reconnaissez donc cette jeune femme qui a joué là-dedans. Sacré Jean Rollin...


samedi 11 octobre 2008

Jean Rollin. La Statue de Chair

Il y a bien longtemps que je n'avais plongé mes yeux dans un roman de Jean Rollin... La Statue de Chair m'a donné envie de m'y remettre. Ce court roman paru dans la défunte et excellente collection "Les Anges du Bizarre" (Ed. Sortilèges / Les Belles Lettres) dirigée par Rollin himself, est un huis-clos des plus barrés se déroulant dans un château médiéval. Francis, le châtelain, hurle à la mort tout au long du jour et de la nuit car sa femme, son adorée Isabelle a succombé à une mort soudaine. Son ami de toujours, l'ancien séminariste Pierre, inquiet d'être sans nouvelles, vient rejoindre Francis dans le château. Epouvanté par l'état de délabrement psychologique de son ami, il décide de l'aider. Impossible en effet de le laisser se persuader qu'Isabelle n'est pas morte et qu'il la visite chaque soir pour s'unir à elle, rejoignant sa "statue de chair" dans les tréfonds du château où elle repose dans un cercueil de verre qui la protège de la décomposition. Pierre décide alors de recruter une prostituée pour que son ami détourne ses pensées vers un autre désir, celui d'une femme bien vivante. Mais cette tentative échouera et se soldera par le meurtre de la prostituée. La suite du roman est à l'avenant, pleine de folie et de mystère. Je ne vous la reconterai pas dans le détail car, contrairement aux romans dont je parle habituellement, celui-ci peut encore se commander en librairie ou ici, par exemple. Sachez seulement qu'à partir de là, La Statue de Chair emprunte les chemins les plus déglingués du fantastique, faisant intervenir de vieilles croyances celtes, du vampirisme et d'autres thématiques chères à Rollin comme ces jeunes filles qui, vêtues de longues robes blanches, viennent défier toutes les certitudes et nous convier au ballet de l'étrange et du surréalisme mêlés. Encore une lecture hautement recommandable, donc.

"Le jour où de belles femmes étranges sortiront à nouveau des horloges des châteaux, ce jour-là nous retrouverons goût à la vie"