samedi 19 juillet 2008

ON VACATION ! See ya !

Comme vous l'aurez remarqué, j'ai beaucoup posté ces derniers jours... pour compenser l'absence de posts à venir. Le carrefour part (enfin) en vacances, pour 3 semaines! Bon courage à tous ceux qui continuent de bosser, de poster, de pester, et rendez-vous vers le 11 août...

Un dernier post pour la route, quelques belles couvs des années 70 et 80:

Editions Prima (3)


René Ventose (René Dunan). Petites Folles, Ed. Prima, Coll. Gauloise n°180

Suite à un échange de commentaires avec ce cher Dr. Orlof concernant Renée Dunan, j'ai décidé d'aborder cet auteur pas un court texte sous pseudonyme (René Ventôse) publié par les excellentissimes éditions Prima. Rien de bien sensationnel mais une gentille polissonnerie des années 1920.
Mikou, Joan, Corinne et Lily sont quatre soeurs (nullement dans le sens religieux...) Américaines à Paris. Leurs compagnons sont aux Etats-Unis et, pendant ce temps, elles décident de vivre pleinement leur penchant pour la bagatelle en ouvrant une maison. Particularité de ce lieu béni, l'entrée est libre mais les conditions sont claires: "Il ne vous en coûtera pas un seul centime, à condition toutefois que vous ne soyez ni laid, ni sale, ni égoïste, ni bête, ni impuissant, ni trop jeune, ni trop vieux, ni vierge, ni gâteux, ni rhumatisant, ni goutteux." Cela n'empêche pas les lieux d'être envahis par une clientèle toujours plus nombreuse, jusqu'à un beau jeune homme qui se propose pour être le premier homme de la maison à destination de la clientèle féminine, qui elle aussi, doit trouver un moyen de satisfaire ses désirs charnels. L'une des quatre soeurs teste donc personnellement ce curieux bonhomme mais il s'avère qu'il ne fait pas l'affaire question endurance... Un matin arrive une pluie de télégrammes de New York. Les compagnons des quatre hétaïres se sont ruinés à Wall Street, elles n'ont donc plus un sou pour continuer leurs orgies. Seule solution, faire payer l'entrer à leur désormais fidèle clientèle... Rien de fabuleux dans le style ou l'histoire mais ce genre de fascicules, ayant pour origine le divertissement des poilus ("Collection Gauloise, pour distraire nos poilus" pouvait-on lire sur les premiers numéros), n'avait pas vocation à proposer de grandes oeuvres littéraires. Je continuerai donc à explorer l'oeuvre de Renée Dunan par ses romans... Je vous tiens au courant...


ps: ne me demandez pas pourquoi il y a cinq jeunes filles sur la couverture alors qu'il n'y a que quatre personnages féminins... c'est un coup à la 1275 âmes sûrement...

Fantasio n°615 - 15 septembre 1932

Assez riche (en belles images) numéro de Fantasio... dont une petite pub pour la projection du Frankenstein de James Whale à l'Apollo Cinéma...

Ben Bertie


Ben Bertie. Vous pouvez tous vous l'accrocher. Ed. Le Trotteur, 1953 (couv. de Mik)

Attention, avec Ben Bertie, on est pas dans le polarmoyant pour mauviettes, on est là pour tout péter ! Aucune finesse dans l’intrigue, dans la psychologie des personnages (la quoi ?), juste une bonne dose de violence bête et méchante saupoudrée d’argot et d’apostrophes qui vont bien (j’vais t’buter, j’suis ton homme, tu m’prends pour qui, t’vas voir…)
Un p’tit résumé pour la route : X (on va l’appeler comme ça) est un truand employé par Rick pour buter un type et une nana, et glisser une enveloppe dans la veste du mec ratatiné. Le jour venu, X se gourre de couple puis dégomme le bon, 4 morts au compteur. Par contre dans la panique, il met la lettre dans la veste du mauvais gusse… Plus tard il comprend que Rick l’a quasi-donné aux flics et se venge en le dégommant (original) ! « Et pis, merde, j’m’en fous, tout ça c’est des conneries, le premier qui m’casse les pieds, j’le bute ». C’est dit.
Sortant de là, il rencontre une jolie pépée attendrissante, barmaid au « Georgia Bar » sur les Champs Elysées… La fille, comme souvent, est plus futée qu’il ne le pense. Elle comprend qu’il est le coupable des meurtres dont parle toute la presse, mais elle ne porte pas plainte, contre X... ahah, bon…
Il est temps d’inclure une scène de fesses, cher Ben Bertie ! Ca tombe bien, voilà une jolie vendeuse de vêtements peu farouche : « Ma main droite explore son ventre, ses jambes. Je relève sa jupe, je sens un triangle doux et gonflé. Elle se tourne contre moi, elle écarte un peu les jambes. Elle me veut, elle me cherche avec sa main. Et toute seule, elle me prend petit à petit d’abord, puis de plus en plus vite. Elle se rejette en arrière tendue à l’extrème. Elle geint dans la jouissance comme une chatte en rut…[…] Je sors de là vidé comme je l’ai jamais été ». Voilà, ça c’est fait. Après ces amuse-gueules, le roman prend enfin un peu de consistance.
Suit donc un passage plutôt bienvenu (p.77). Dans un terrain vague, la nuit, notre bonhomme tombe sur Franca, une apparition fantomatique assez étrange à la Jean Rollin, une fille complètement folle tenant à la main un couteau plein de sang. Il l’accompagne chez elle et découvre sa sœur jumelle ensanglantée, étendue par terre, le regard vide. Il réussit à s’enfuir de ce terrifiant taudis avec un coup de couteau dans le bras. Il se réveille à l’hôpital, d’où il s’enfuit pour rencontrer, dans un bar, un cave gay qui lui demande de lui faire découvrir Paris contre une rétribution financière (pas en nature, notre homme n’est pas de la jaquette au cas où vous en douteriez encore)… Puis, petite visite dans un cinéma érotique où les gens se frottent les coudes et d’autres parties de l’anatomie dans l’obscurité. Notre type s’enfuit discrètement, évite de peu les flics qui l’ont maintenant repéré, zone dans les terrains vagues et tombe sur un couple qui fornique.
Et là Ben Bertie soulève sa casquette et essuie la sueur qui perle sur son front de bon tacheron de romans popus, car ce polar commence vraiment à l’exciter, ses fantasmes s’expriment désormais librement. Ou alors son boss Patrick Rossart (le directeur de la collection) est venu le voir et lui a demandé de rajouter 4 doses de misogynie, de sexe violent et de crasse nauséabonde :
« j’m’avance, le revolver à la main, j’fous un coup de crosse derrière l’oreille du mec, il s’affale comme un pantin désarticulé. J’le balance, et, avant que la môme ait le temps d’y voir clair, j’suis sur elle. J’la sens ouverte, elle me prend comme elle prenait l’autre… Sale garce de femelle… Mais devant moi, deux petits yeux brillants me fixent. Le rat est là. Il reste immobile, sans un souffle » (p. 97). Bon sang, ça commence à ressembler à un roman noir, sans talent mais avec tous les ingrédients…
Puis X se case avec Lily, une femme qu’il rencontre dans un train. Pendant un an, la vie suit son cours, il oublie presque qu’il est un tueur, jusqu’à ce qu’un journal décide de reprendre l’enquête en employant un… radiesthésiste…
X rencontre alors la belle Suzanne, avec qui il s’associe. Je vous passe les cavales, le meurtre du radiesthésiste, les bastons, sauf une avec deux flics dont le duo de choc ne fait qu’une bouchée… « Il reste là, pâle et flasque, comme un étron de constipé ». La plus belle comparaison de tout le bouquin. Je crois qu’on peut rester là-dessus pour ce petit résumé….

vendredi 18 juillet 2008

Charles Duits. Les Miférables


Charles Duits. Les Miférables. Ed. Eric Losfeld, 1971.

Les Miférables fait partie, avec La Salive de l’Eléphant (écrit sous le pseudo de Lucifer Ilje), de la production érotique et pornographique que Charles Duits publia chez Eric Losfeld. L’éditeur accueillit aussi un texte érotique de la femme de Duits (Léone Guerre. Les Dix Japonais, très bon texte d’ailleurs dont il nous faudra reparler).
Charles Duits est un personnage assez fascinant, publié aux Editions de Minuit dès 1954, auteur d’un témoignage sur André Breton qu’il connut à New York, d’un ouvrage de S.F. culte chez certains (Ptah Hotep), passionné par Victor Hugo et les sciences occultes, par le peyotl auquel il consacre un essai, etc. Et des bouquins de cul, donc. Losfeld évoque Duits dans ses mémoires. Il voulait créer avec lui une société pour le mauvais goût (ou quelque chose dans ce genre-là, je cite de mémoire), dont ces deux livres pornos et leurs couvertures déglinguées seraient les étendards. Personnellement, je trouve cette couverture, réalisée par le jeune Philippe Cazaumayou dit Caza (eh oui), absolument magnifique, contrairement à celle de La Salive de l’Elephant, qui est, en effet, l’une des pires choses imprimées de l’histoire de l’édition, et c’est très bien comme ça.
Quant à ce roman, qu’en dire ? C’est pas génial, c’est pas nul non plus, c’est même inspiré par moments. Une sorte de mélange de spiritualité orientale et de pornographie débridée. D'ailleurs ça pourrait tout à fait être une production Brigandine...

On y voit le narrateur (Lucifer Ilje) raconter sa rencontre, chez le swami Ramananda, avec Corinne, une jeune femme délurée, qui ne prend son plaisir que forcée ou avec son gode niché au plus profond de son anatomie. Le récit de ces cochoncetés donne lieu à des délires oniriques, à la proclamation d’une liberté narrative absolue, à un passage consacré à Hitler qu’illustre parfaitement la couverture et dont je vous offre un petit extrait :
« Hitler, mon chéri, Hitler, mon mignon, Hitler avec sa casquette au profil de banane et son bras turgide. Hitler enfoncé jusqu’aux genoux dans le goudron de ses bottes. Hitler nu, rose, gambadant, une fleur dans la bouche, une fleur dans l’anus. Hitler debout, assis, couché, Hitler en avion, en train, en bateau. Hitler accroupi dans les gogues et chiant.
Calculons. Hitler a vécu environ cinquante ans. Il a produit, disons, cent grammes de merde par jour. Eh bien ! en tout et pour tout, sa contribution personnelle à notre patrimoine fécal s’élève seulement à deux tonnes (en chiffres ronds). Deux tonnes de merde. C’est peu. On se devrait pas demander aux gens leur âge, mais leur quotient excrémentiel.
Hitler dans les gogues. Le pantalon sur les mollets, le front plissé. Il pousse. La brise caresse d’une langue timide et fraîche son cul et ses organes génitaux »

Arrêtons-nous là… Et à bientôt pour La Salive de l’Elephant, qui va beaucoup plus loin dans l’abjection, la basse pornographie, l’irrévérence totale… Un pur bonheur quoi…

Peki d'Oslo / Amanda Lear ?

Amanda Lear ou pas, voici quelques superbes photos de Peki d'Oslo, parues dans le V3N1 de la revue américaine Clyde en février 1967.


jeudi 17 juillet 2008

Siné massacre

Je m'associe à l'action de l'internationale pâtissière pour soutenir Siné, stupidement évincé de Charlie Hebdo...

Pour plus d'infos, rendez-vous sur le blog de Charles Tatum. Je vous invite aussi à signer la pétition contre la connerie et les despotisme des gens de Charlie qui ont laissé Siné se faire massacrer...

Pour illustrer la connerie massacrante de ces énergumènes, quelques dessins acides de Dorville publiés en leur temps chez Losfeld, et toujours d'actualité.

André Héléna. La Belle Arnaque


André Héléna. La Belle Arnaque. Ed. S.N.E.V., non daté (1959 ?)

La Belle Arnaque n’est pas un grand roman d’Héléna, mais il tient la route dans le sens où il s’apparente plus à un pamphlet qu’à un roman populaire léger de l’époque (comme la couverture pourrait le suggérer). Ce livre, à ma connaissance, n’a jamais été réédité et a pour réputation d’être l’un des plus difficiles à dégotter.
Héléna y raconte l’histoire d’une pauvre jeune fille, Simone, qui fut violée par un inconnu puis par son beau-père. Alors qu’elle s’apprétait à se suicider, elle est sauvée par Romuald, écrivain mais surtout nègre et lecteur pour l’éditeur Drouille (un nom un peu trop bien choisi pour ne pas être caricatural, un peu dommage…), qui flaire le bon coup et raconte l’histoire de la malheureuse à son patron. Un livre est sur les rails, qui bien entendu fait un succès tonitruant avant même sa parution, tant les cocktails et les articles dans la presse font l’œuvre avant l’œuvre. On sent qu’Héléna règle ses comptes avec le milieu de l’édition, et certains spécialistes de ce milieu pourraient sûrement mettre un nom sur chaque personnage de ce livre. Au passage, on croise des noms réels comme Minou Drouet, cette poétesse de 10 ans qui fit un succès avec son chef d’œuvre… Arbre mon ami (on prétendit à l’époque que sa belle-mère l’aurait aidé à tenir la plume, Roland Barthes analysa même le phénomène dans Mythologies, etc.), Gallimard ou autre Léo Malet.
Une fois le livre de Simone paru, un second suit qui raconte ses amours homosexuelles avec une poétesse de l’époque, écrit par cette dernière en personne… Le succès ne vient pas, Simone s’est habituée aux fastes du Fouquet’s et à la reconnaissance. Le retour à la réalité n’en est que plus douloureux, elle rejoint les bords de Seine pour une deuxième tentative désespérée…
Héléna, qui vient de la poésie et du roman noir de grande qualité, ne fait ici qu’une bouchée des éditeurs peu scrupuleux qui vendent leur âme pour un bon coup, raconte une partouze alcoolisée et la bassesse de ce milieu si éloigné de ses aspirations originelles. On se demande si la Société Nouvelle des Editions Valmont, qui publie ce texte, a pris soin de le lire d’ailleurs… Bref, un texte intéressant et atypique dans la carrière de cet auteur prolixe et qui, mieux que personne, avait son mot à dire sur les éditeurs véreux de l’époque qui ont fait de lui un auteur populaire de seconde zone, ce qu’il était loin d’être !

mercredi 16 juillet 2008

Attrayant, tu l'as dit

Encore une petite revue légère des années 30 qui mériterait une réédition en livre d'art sur beau papier... Je ne possède qu'un numéro d'Attrayant mais je peux vous dire que ce canard méritait son nom, superbes pin-up imprimées en hélio, reportages illustrés (pas nécessairement érotiques), nouvelles, dessins etc. Un vrai bijou. Pour preuve quelques scans du n°4 d'avril 1934.


Eva Renzi ! Playgirl de Will Tremper

L'excellent monsieur d'Ombre Blanche m'a fait le grand plaisir de m'envoyer quelques bons films parmi lesquels Playgirl de Will Tremper (1966). J'avais cité ce film lors d'un précédent post sur la jolie Ira Hagen, qui y fait une apparition. Son passage à peu près insignifiant dans ce film s'efface derrière la beauté d'une autre actrice qui vaut son pesant de cacahuètes, à savoir la sublime Eva Renzi dont voici quelques images. Je me passerai pour cette fois de vous résumer le film car j'ai regardé une version allemande non sous-titrée, autant vous dire que je n'ai rien pipé à l'histoire, pourtant mes yeux n'ont pas dévié une seconde de l'écran, allez savoir pourquoi...