samedi 27 février 2010

Doris Night, qui es-tu? Donne moi encore du plaisir


En voilà un petit pulp bien navrant comme je n'en avais pas lu depuis belle lurette! Publié aux mal nommées éditions Baudelaire, spécialistes du bidouillage, du repiquage, du détournement littéraire. J'ignore de quelle langue ce livre est traduit ou adapté (par Jacques Marcireau et Fliezer Fournier, si tant est que Fliezer soit un prénom humain), en tout cas il semble être écrit en langue française. Ou quelque chose d'approchant tant le style est réduit à un minimum de correction grammaticale suffisant à percevoir le sens du texte. J'exagère, mais à peine.
Ronnie Chew est un criminel recherché dans plusieurs états. Un jour il pénètre par la fenêtre dans le cabinet du chirurgien May à qui il suggère, en lui pointant un flingue sur la tempe, de lui refaire le visage contre une forte somme. May tourne une demi fois le serment d’Hippocrate dans sa bouche avant de réfléchir et... accepte. Sandra, la secrétaire frappe à la porte et entre. May la congédie fissa mais elle a juste le temps d’apercevoir son docteur tout suant des rides du front et la présence d’un autre individu. Louche tout ça. Quelques jours plus tard, après que May lui a donné un congé pour qu’elle ne découvre rien, elle aperçoit un rouquin sortir de l’immeuble par la fenêtre, il la voit et la frappe avec la crosse de son arme. Heureusement, elle avait un chignon, sa vie est sauve, youpi ! Et vivent les tifs!
Elle alerte les flics qui découvrent le médecin mort comme la racine des cheveux noirs de Ronnie Chew, qui est désormais roux si vous avez un tant soit peu suivi l’histoire nullissime que j’essaie de vous raconter. Les flics soupçonnent la pauvre et belle Sandra d’être complice de Ronnie, car ce gros alpha beta gamma a laissé des empreintes et des tas de mégots... Voilà donc entamées 150 pages de course poursuite après le plus couillon de tous les criminels de l'Est!
Ahh quel suspense! Retrouveront-ils le bandit au « visage compleèen ranformé » (p.69)? On est en droit de se poser la question... Surtout que la tâche n'est pas facile. Pour l'auteur non plus d'ailleurs car il faut les meubler ces 150 pages, alors, eh bien, on va parler des Noirs tiens...
p.43: « Ils se turent tous les deux. D’autres voyageurs montèrent et quelques uns descendirent aux divers arrêts. La majeure partie, c’était des Noirs. Il y a beaucoup de Noirs à la Nouvelle Orléans ». Voilà, ça c’est dit. On a bien planté le décor maintenant.
Il y aura encore beaucoup de choses à dire des Noirs, en plus du fait qu'ils soient nombreux dans cette région des Etats-Unis d'Amérique j'entends... par exemple ils vont dans des clubs de Noirs. Faire des trucs de Noirs.
p.84 : « Ils pouvaient se livrer à leurs distractions favorites : danser, sauter et même se rouler par terre. »... « Pour ce qui est de sauter, on sautait aussi, lorsque le rythme de la musique y invitait » Moi je croyais que les Noirs, avec ou sans musique, sautaient et se roulaient par terre tout le temps... Heureusement que Doris remet les pendules à l'heure.
Bref, passons ces considérations ethnologiques qui nous dépassent un peu. Le but c'est de retrouver un type, qui n'est même pas noir d'ailleurs, il est juste brun, enfin il est devenu roux. Et ça se passe à la Nouvelle Orléans, là où il y a beaucoup de Noirs on a vu... Mais pas seulement :
p. 72: « Les problèmes commençaient à se simplifier. Il suffisait maintenant de trouver un rouquin vêtu de gris, mais dans une grande ville comme la Nouvelle-Orléans où abondaient les rouquins vêtus de gris, surtout à cette période de l’année, la tâche [humour rouquinier involontaire?] ne serait pas facile ». Eh oui, parce qu'il y a des périodes de l'année pendant lesquelles des hordes de rouquins vêtus de gris envahissent les rues avant de retourner dans leur pays de roux sous la terre, l'Agartha des roux!
Bref, la vie est dure, les soucis s'accumulent et les criminels, pendant ce temps, ils fuient, et ils essaient de tuer des jolies jeunes filles comme la secrétaire du docteur. Mais encore faut-il que ce navet de tueur à deux balles retrouve la belle pépée qui fuit aussi vite que les pages défilent:
p.78 (6 pages plus loin donc...): « Où habitait la fille ? Dans une des chambres de droite ou dans une de celles de gauche? Il décida d’explorer d’abord les chambres de droite. Dans aucune d’elles il ne découvrit Sandra. C’était sans doute à gauche quelle logeait ». Sans aucun doute, oui...
Mais bon, cette femme est rusée, c'est tout à son avantage. Son seul tort c'est quand même d'être une femme car: « Comme Sandra appartenait au sexe faible, elle se sentait des préférences accusées pour les hommes ayant du caractère et de la personnalité, et elle se laissa prendre par le bras sans protester. Horton lui sourit d’un air engageant ». Ahh ce fameux Horton, flic au grand coeur et séducteur devant l'éternel, il aura donc eu beaucoup de mal à la séduire la pauvre petite qui a perdu son papatron de toubib au bistouri malhonnête...

Si on arrêtait là tiens... j'ai mal au clavier... et un peu aussi aux neurones d'avoir osé m'immiscer dans ce régal de petit polar, ce lvre formidabl dan leque il manque envron huit letres par pag, emporté par « le vertige du rock-ans-roll » (p.88).
Merci Doris Night, merci la collection Détective Pocket! Merci les éditions Baudelaire, Bel Air et compagnie! Et à bientôt!

Doris Night. Passez Mr l'Assassin, Ed. Baudelaire, 1963. Couverture de Hodges

4 commentaires:

  1. Franchement, t'as bien bossé ! ...:)

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  2. moi jaime bien detectuve poket car il a des bon livres dedans avec des istoire simples

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  3. Haha! Bravo pour cette note hilarante qui donne presque envie de découvrir cette oeuvre magistrale ! Si je ne me trompe, on peut dire que ce livre est au roman policier de Manchette et ADG ce que Max Pécas et Philippe Clair sont à Lubitsch et Billy Wilder, non?

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  4. j'ai toujours adoré cette collec....ça confirme ;-)

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