Il y a bien longtemps que je n'avais plongé mes yeux dans un roman de Jean Rollin... La Statue de Chair m'a donné envie de m'y remettre. Ce court roman paru dans la défunte et excellente collection "Les Anges du Bizarre" (Ed. Sortilèges / Les Belles Lettres) dirigée par Rollin himself, est un huis-clos des plus barrés se déroulant dans un château médiéval. Francis, le châtelain, hurle à la mort tout au long du jour et de la nuit car sa femme, son adorée Isabelle a succombé à une mort soudaine. Son ami de toujours, l'ancien séminariste Pierre, inquiet d'être sans nouvelles, vient rejoindre Francis dans le château. Epouvanté par l'état de délabrement psychologique de son ami, il décide de l'aider. Impossible en effet de le laisser se persuader qu'Isabelle n'est pas morte et qu'il la visite chaque soir pour s'unir à elle, rejoignant sa "statue de chair" dans les tréfonds du château où elle repose dans un cercueil de verre qui la protège de la décomposition. Pierre décide alors de recruter une prostituée pour que son ami détourne ses pensées vers un autre désir, celui d'une femme bien vivante. Mais cette tentative échouera et se soldera par le meurtre de la prostituée. La suite du roman est à l'avenant, pleine de folie et de mystère. Je ne vous la reconterai pas dans le détail car, contrairement aux romans dont je parle habituellement, celui-ci peut encore se commander en librairie ou ici, par exemple. Sachez seulement qu'à partir de là, La Statue de Chair emprunte les chemins les plus déglingués du fantastique, faisant intervenir de vieilles croyances celtes, du vampirisme et d'autres thématiques chères à Rollin comme ces jeunes filles qui, vêtues de longues robes blanches, viennent défier toutes les certitudes et nous convier au ballet de l'étrange et du surréalisme mêlés. Encore une lecture hautement recommandable, donc.
"Le jour où de belles femmes étranges sortiront à nouveau des horloges des châteaux, ce jour-là nous retrouverons goût à la vie"
"Le jour où de belles femmes étranges sortiront à nouveau des horloges des châteaux, ce jour-là nous retrouverons goût à la vie"
Je connais assez mal le Rollin écrivain, j'ai juste lu La Petite Ogresse il y a trèèèèèèès longtemps.
RépondreSupprimerCa vaut quand même le détour! J'ai aussi lu La Petite Ogresse il y a longtemps, trop pour que j'en ai des souvenirs précis.
RépondreSupprimerje n'en ai pas lu un seul... mais faudra que je rattrape ça un jour.
RépondreSupprimer