George Slegan. Duels avec la mort (ed. CPE, non daté)
Un post spécial espionnage sur Muller-Fokker Pulpbot Effect me fit prendre conscience d’une immense lacune dans ma culture littéraire… Je n’avais jamais lu un roman d’espionnage en entier. Voilà chose faite après une dose de motivation, et une mégadose de courage pour terminer ce machin.
Autant le dire tout de suite, ce livre est une catastrophe, ce George Slegan un tâcheron sans talent. Les éditions C.P.E., que j’affectionne particulièrement pour leurs couvertures sexy m’ont rétamé sur ce coup-là. En 238 pages, pas une scène sexy, un peu d’action à la fin… quant au reste…
Pour la forme, et pour me servir d’aide-mémoire, je résume le bousier vite-fait :
Viveca Fulton est une femme magnifique. Son mystérieux patron lui confie une mission, se présenter pour une annonce recherchant une femme sublime pour un voyage dans un pays de l’Est afin de jouer le rôle d’une dame de la haute. Déjà c’est crédible à mort… Elle est prise… Elle accepte un contrat de 2 ans, et se rend donc en… Boranie (une enclave perdue que doit bien connaître Borat). Durant le trajet, elle rencontre Gregory Stern, chargé de la protéger, ce qu’il fait en tuant un type qui lui paraissait louche, hop, ni vu ni connu par la porte du train en marche. On dira qu’il était bourré et qu’il voulait aller pisser…
Arrivée en Boranie, Viveca découvre qu’elle est censée remplacer la Grande Duchesse Marina, kidnappée par son propre mari le Grand Duc Serge-Michaël (que nous appelerons SM par facilité mnémotechnique). Ca tombe bien, elle est son portrait tout craché ! Le salopard de SM, aidé par son conseiller Piotre (« Piotr » qui prend un « e » final dès la deuxième mention) Raskine, a éclipsé sa femme pour lui voler le pouvoir et préparer le terrain de Nicolas Sarkozy. Vous ne comprenez rien ? SM, fier de son nouveau pouvoir, instaura aussitôt « la loi des 66 heures », afin que ces braves Boraniens travaillent plus pour gagner plus. C’est con, au lieu de se réjouir, ils manifestent... Et puis leur duchesse a disparu, c’est louche ça…
La pauvre Viveca est donc bien dans la merde. Elle doit faire la potiche et remplacer la duchesse des duchesses. Sauf qu’elle comprend peu à peu sa mission. Avec l’aide du beau Grégory (rencontré dans le train) dont elle tombe amoureuse (sans dé-con-ner) et d’un français dépêché sur place, elle doit retrouver la duchesse captive et la remettre sur son trône. Tel est le souhait des services secrets anglais pour qui elle travaille !! Bah, elle va y arriver, voilà.
Citations :
« Nous avons ainsi trois crimes sur la conscience… mais nous ne croyons guère à la vie éternelle, pauvres de nous !… et nous demeurons de tout petits garçons à côté d’Hitler ! Il était notre grand maître à tous ! » (SM faisant le grand méchant à la page 175)
« Le dénommé Yosef, sorte d’armoire normande privée de cerveau mais douée de deux battoirs et d’une gueule de cauchemar, se pencha sur le corps qu’il mit debout d’une seule main. De l’autre, il ajusta un direct à assommer un bœuf. Leduc, soulevé de terre, alla s’abattre à trois mètres. Le brave Yosef découvrit ses dents pourries en un large sourire satisfait » (un personnage secondaire savoureux, p.185)
« - Quelle horreur ! Chéri… Dire que notre métier nous y force parfois [à tuer sauvagement d’une balle en pleine tête faisant jaillir la cervelle de l'ennemi] ! Quand cela s’arrêtera-t-il ?
Il caressa la chevelure de Viveca, regarda la bonne tête de Leduc…
- Quand il n’y aura plus un seul nazi sur la planète, dit-il. » (le plus beau et bouleversant dialogue de toute la littérature… et du cinéma compris, p.211)
Je suis sur qu'il y a de bons romans dans ce genre. Vraiment !
RépondreSupprimerBon, je ne les ai pas encore trouvés, mais je ne désespère pas !!!
Et puis, les très mauvais, ceux des tacherons inconnus (pas jean bruce, ça, c'est soporifique), c'est bien aussi. à petites doses, ça fait rire. (mais faut faire attention, ça rend accro... d'ailleurs, ton George Slegan, je le lirais bien... ça a l'air bien)
Sans compter que le coup du sosie au pouvoir est particulièrement éculé.
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