E for Excellent

J'ai eu l'honneur de lire dans mes messages que filo loco de deadlicious partageait avec moi son E for Excellent, petit label qualitatif que l'on doit transmettre une fois reçu aux blogs qui le méritent.

Je transmets donc ce E (sélection drastique) à:

-Jim pour son site plein de créations originales, peintures, musiques etc. qui construisent un univers singulier et dark à souhait: http://jimmy.artblog.fr/
-Anitaa pour son joli site http://anitaasblog.over-blog.com/ plein de collages, de photos et de rêverie
-Manuel pour ses trouvailles et sa motivation à poster 50 choses à la seconde sur http://doarcodavelha.blogspot.com/
-Dr Orlof pour ses chroniques de cinéphage inspiré: http://drorlof.over-blog.com/
-Martian Shaker pour ses trouvailles singulières et son esprit d'ouverture: http://martian-shaker.blogspot.com/
-ROBO32.EXE pour être un des seuls internautes au monde à s'intéresser à la production de romans populaires, policiers et de SF des années 50: http://muller-fokker.blogspot.com/
-Clifford Brown pour exhumer des merveilles poussiéreuses du bis: http://bxzzines.blogspot.com/
-Lia Terraya pour avoir trouvé un concept de blog génial et m'avoir rendu accro à ses histoires: http://feminismerafaleetpolitique.blogspot.com/

Je déteste sélectionner. Les autres blogs présents dans mes liens méritent bien sûr également ce label d'excellence. Merci à tous de fouiller dans les greniers de l'inconscient et d'y trouver des merveilles. La curiosité est votre meilleur défaut!


mercredi 2 avril 2008

Francis Picabia. Dits (ed. Eric Losfeld)

Numéro 3 de la collection "Le Second Degré" publiée par Eric Losfeld, ce livre me titillait depuis longtemps. Le voici enfin entre mes mains. Il s'agit d'une compilation d'aphorismes de Francis Picabia tirés des revues surréalistes dans lesquelles il a pu distiller son poison subversif.

Quelques exemples:
"Messieurs les révolutionnaires, vous avez les idées aussi étroites qu'un bourgeois de Besançon"
"La morale est mal disposée dans un pantalon" ou bien "La morale est l'épine dorsale des imbéciles"

Quelques fulgurances merveilleuses:
"JE SUIS LE VISAGE DES YEUX CLOS ET SOMMEIL INCONNU, J'AI LA TETE DECAPITEE D'ALLEGRESSE"
"JE N'AI JAMAIS PU QUE METTRE DE L'EAU DANS MON EAU" (les capitales sont de Picabia).

Si vous croisez ce bouquin, plantez un pieu dans le coeur du bouquiniste et partez en courant!

mardi 1 avril 2008

Hitode

Je dois à Ant1 cette très belle découverte. Allez donc visiter son blog pour la peine! Ainsi que le myspace d'Hitode, tout ça vaut le détour.

Pin-up du mois (2) Avril 2008

Comme chaque mois, une pin-up atypique. Celle-ci est de pur papier. On la doit à Y.Martin. Pour être honnête je n'ai pas jeté un oeil sur le texte, et je ne compte pas le faire dans l'immédiat... Selon certaines sources, Lia Terraya aurait servi de modèle au dessinateur pornographe qui lui aurait offert cette perruche pour la remercier d'avoir adopté des poses défiant toute sorte de morale connue.

Ed. Du Puits-Pelu (ah?), 10 rue Juliette-Récamier à Lyon. Collection Crinoline.

lundi 31 mars 2008

Les zouaves présentent: La Vie Amoureuse d'un Passionné


Amis de l’étrange, bonjour. Voici un petit texte complètement inconnu, jamais réédité, dont on ne trouve aucune référence sur Internet. Bien dommage car s’il est écrit avec les pieds, ce livre est important car il traite d’un sujet peu évoqué à l’époque (du moins pas autant qu’aujourd’hui), celui du changement de sexe. Pour ceux que ça intéresse, il est titré La Vie Amoureuse d’un Passionné sur la couverture, titre auquel se rajoute Devenu Femme sur la page de titre, stratagème pour ne pas trop attirer les censeurs. Le texte est non daté (mais probablement des années 1925-30) et paru aux éditions Le Jardin d’Eros, 6 rue de Tracy à Paris.

Voilà l’histoire :
Jim Barnett est un milliardaire blasé et neurasthénique. Ses relations avec les femmes sont des échecs car toutes ne le désirent que pour son argent. De plus, il ne se l’avoue pas encore mais la finesse de ses traits et son élégance naturelle le font douter de sa virilité.

Un jour, alors qu’il se rend à Hollywood, il rencontre Daisy Linoch, une actrice en vogue. Il en tombe amoureux à tel point qu’il pense enfin avoir trouvé la femme à épouser. Alors qu’il a acheté la bague, il la trouve dans le même lit que son meilleur ami…Il se fait berner une dernière fois, escroqué par deux hommes de mèche avec une jolie créature qui lui fait le coup de l’amoureuse transie. Cette fois c’en est trop !
Barnett prend le large sur son yatch. Il se retrouve à Hawaï où, parait-il, un professeur suédois du nom d’Olaf a fait une grande découverte. Il est capable de transformer les hommes en femmes et inversement ! Barnett est séduit par l’idée, moyen pour lui de s’assumer et de revenir en Amérique sous les traits d’une femme milliardaire, prêt à se venger de tous ceux qui lui auront fait affront.
Sur cette île de rêve, il rencontre une danseuse avec qui il a une brêve relation, la dernière pense-t-il avant de devenir une femme. Sa belle exotique l’informe qu’elle connaît le professeur Olaf en question et qu’elle voudrait elle-même devenir un homme (mais oui, bien sûr). Cela tombe bien car le professeur a besoin pour opérer de deux sujets mâle et femelle pour échanger les parties sexuelles et les glandes de chacun/chacune. La vie est si bien faite.

L’opération a lieu et après quelques mois au lit : « J’ai poussé un cri : jamais je n’oublierai l’impression que j’ai ressentie à ce moment-là… Devant moi le miroir me reflète l’image d’une jeune femme ravissante, au corps harmonieux, au visage merveilleux et délicat. De beaux seins ornent ma poitrine. […] et là, entre mes cuisses, mon regard éperdu se concentre sur une ravissante toison noire et bouclée, sous laquelle se devine un sexe de femme parfaitement constitué. ». Jim est une femme, et Loula un homme. Alors que les jours suivants ils prennent conscience de leur nouvel état et se parent des attributs de leur sexe, le désir fait surface et Loula désire Jim comme un type baraqué désire une jeune femme en corset et talons hauts. « Loula maintenant est plus forte que moi. Me broyant sous son étreinte, elle me chevauche avec furie et sa virilité nouvelle s’enfonce en moi-même de plus en plus, m’arrachant bientôt des soupirs d’extase ».
Il est temps de revenir à Los Angeles et de se venger de Daisy Linoch et Jack Morton son meilleur ami ! Jim prend une identité féminine et avec son argent et sa beauté, se fait vite une place dans la grande société. Il retrouve ses deux ennemis et promet à Daisy trois grands rôles dans de prochains films mais quelques jours plus tard, il lui apprend qu’il jouera lui-même ces rôles. La pauvre Daisy décontenancée se fait aussi voler par Jim ses dossiers sur tout le show business, lui assurant jusque là une réserve de chantages inépuisables. Jim pousse le vice jusqu’à lui proposer, comme seul moyen de la sauver, d’être sa boniche, ce qu’elle fait avec répugnance et soumission. La vengeance s’achève par Jack Morton qui, séduit par Jim devenu femme, oublie totalement Daisy et se retrouve face à face avec elle dans ses habits de soubrette pleurnicharde. Ignorant pourquoi Daisy se soumet à Jim, il reste avec lui quelques mois, lui faisant des cadeaux et se ruinant presque. Enfin, Jim révèle tout au grand jour, Jack se suicide et il part vivre à Hawaï où il retrouve Loula, femme devenue homme avec lequel il vit le parfait amour, gardant auprès de lui comme esclave et boniche la pauvre Daisy Linoch. Jim se montre d’ailleurs d’une rare violence avec elle.
On sent que pourrait alors commencer un roman sadique dans la veine des grands textes de flagellation des années 30. Ralph d’Ervilier serait-ils l’un des prolixes auteurs de ce mouvement… On n’en saura probalement jamais rien.

Ps : Les illustrations, anonymes elles aussi, n’ont probablement pas été faites spécialement pour cet ouvrage car à aucun moment on ne voit Jim Barnett avec plusieurs femmes. Les autres illustrations n’ont pas non plus de rapport direct avec le texte au milieu duquel elles sont positionnées.